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Perrot, Georges; Chipiez, Charles
Histoire de l'art dans l'antiquité: Egypte, Assyrie, Perse, Asie Mineure, Grèce, Étrurie, Rome (Band 3): Phénice - Cypre — Paris, 1885

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https://doi.org/10.11588/diglit.11735#0765

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LA MÉTALLURGIE ET L'ORFÈVRERIE.

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égyptiens cl les assyriens, non sans accorder aux premiers la préfé-
rence; mais il n'est pas de monuments qui permettent, aussi bien que
ceux-ci, d'assister en quelque sorte à l'opération, de deviner et de réta-
blir les formules et les recettes suivant lesquelles s'accomplissait ce
travail. C'est dans cette branche de son industrie que ce peuple a fait
l'usage le plus systématique et le plus constant de ce que l'on peut
appeler les formes vides : nous entendons par là des formes d'emprunt,
qui ont perdu tout sens clair et défini ; là où elles ont été transplantées,
elles n'ont plus la signification que l'inventeur y avait attachée, et le
plagiaire qui s'en est emparé n'a pas su leur en donner une nouvelle.
Parfois elles amuseront l'œil, comme on peut avoir l'oreille caressée
par les sons d'une langue que l'on ne comprend pas ; mais elles ne
disent plus rien à l'intelligence. Elle-même, dans ces conditions, la
figure vivante cesse d'être expressive ; elle se tourne en pur motif
d'ornement. C'est là, nous allons le voir, le rôle où elle se réduit, sinon
dans tous ces ouvrages et à toutes les places qu'elle y peut occuper,
du moins dans beaucoup d'entre eux et surtout dans certaines parties
du champ, comme dans le médaillon central, où l'on voit presque
toujours revenir les mêmes groupes, d'un caractère tout conventionnel.
Il y a trois ou quatre de ces thèmes, entre lesquels l'artisan fait son
choix, sans qu'il nous soit possible de deviner pourquoi c'est tantôt
celui-ci et tantôt celui-là qu'il a préféré.

Les premiers vases phéniciens que nous nous proposons d'étudier, ce
seront ces coupes sans pied et très peu profondes, que nous avons déjà
rencontrées en Assyrie, où nous les avons vues servir aux libations1;
c'est la çr/Arj des Grecs et la patera des Romains, qui ont fait le même
usage de ces tasses ou plutôt de ces plats, de ces assiettes creuses.
Les inscriptions que nous avons signalées se lisent toutes sur des
coupes de cette espèce; ces vases forment d'ailleurs, dès maintenant,
une série très riche et très variée, celle qui se prête aux comparai-
sons les plus intéressantes et aux observations les plus instructives.
Nous ne pouvions prétendre reproduire ici toutes les pièces de ce
genre que renferment aujourd'hui les musées de l'Occident; nous
avons tenu du moins à donner les plus importantes et les mieux conser-
vées, toutes celles où la décoration offre quelque particularité curieuse.
L'embarras, c'est de savoir comment les classer. Il ne peut être ques-
tion de l'ordre chronologique; les éléments d'appréciation font défaut;

1. Histoire de l'Art, t. II, ch. vm, § 4. Pour la forme de ces coupes, voir la figure 398,
et, pour l'usage qu'on en faisait, la figure 303.
 
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