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Perrot, Georges; Chipiez, Charles
Histoire de l'art dans l'antiquité: Egypte, Assyrie, Perse, Asie Mineure, Grèce, Étrurie, Rome (Band 3): Phénice - Cypre — Paris, 1885

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https://doi.org/10.11588/diglit.11735#0764

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LA PHÉNICIE ET SES DÉPENDANCES.

est pas de môme des monuments analogues qui proviennent soit du la
Phénicié même, soit de l'Occident. On reconnaît une des plus anciennes
inscriptions phéniciennes que le temps ait épargnées dans la dédicace
de cette coupe de bronze dont il ne subsiste plus que des fragments
dont un a été reproduit plus haut (fîg. 32); on y voit que ce vase avait
été consacré au Baal-Lébanon ou Baal du Liban par un Hiram qui
pourrait être le roi de Tyr, contemporain de Salomon1; or il n'y a
aucune raison de croire que le vase offert ainsi au dieu national soit de
fabrique étrangère. C'est encore un texte phénicien très nettement
caractérisé que celui de la fameuse coupe de Palestine où se lit le
nom (YEsmunjaïr ben Asto (fig. 36)2.

Voici donc deux Phéniciens qui ont mis leur marque authentique
sur deux de ces coupes; l'un a sans doute commandé dans l'atelier le
plus voisin, en vue du devoir de piété qu'il voulait remplir, le vase qu'il
dépose aux pieds de la divinité; l'autre a peut-être signé son œuvre3;
en tout cas. si Esmunjaïr n'est pas l'artiste, c'est un possesseur qui, en
faisant graver cette légende, a voulu faire acte de propriété. De la
coupe d'Hiram, nous n'avons plus que les bords, où se lit l'inscription;
nous ne savons pas si le milieu n'était pas décoré de quelque dessin
ou de quelque figure ; mais celle d'Esmunjaïr est ornée d'images dont
la disposition et le style sont les mêmes que dans nombre d'autres
vases où toute inscription fait défaut. C'est déjà un indice dont il
convient de tenir grand compte que l'étroite ressemblance qui rattache
à la coupe d'Esmunjaïr tant d'autres vases anépigraphes ; mais le véri-
table critérium, pour l'archéologue, celui qui a le plus d'importance et
de sûreté, c'est le caractère même des motifs que l'ornemaniste a dis-
tribués dans le champ de ces vases, c'est le goût très particulier dont
cette décoration porte partout l'empreinte.

Nulle part, en effet, on ne saisit mieux qu'ici l'esprit de cet art, ou
pour mieux dire de ce procédé. Dans tous leurs ouvrages, les Phéni-
ciens, nous l'avons constaté plus d'une fois, mélangent les éléments

1. Corpus inscriptionum semilicarum, Pars I, n° 5.

2. A certaines particularités, M. Renan croit même reconnaître que l'inscription doit
avoir été plutôt gravée à Cartilage plutôt qu'à Tyr. (Gazette archéologique, 1877, p. 16 et
suivantes).

3. Ce qui pourrait faire croire que l'inscription a ici un caractère particulier, c'est
qu'elle est dans le champ même de la coupe et doit frapper l'œil du premier coup. Toutes
les autres inscriptions que l'on a retrouvées sur des vases du môme genre sont au con-
traire comme dissimulées sur le bord de la coupe, à l'extérieur ; il faut les chercher pour
les trouver. Aujourd'hui encore, dans le monde arahe, on inscrit souvent, à ce même
endroit, en quelques caractères tracés à la pointe, le nom du propriétaire.
 
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