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Perrot, Georges; Chipiez, Charles
Histoire de l'art dans l'antiquité: Egypte, Assyrie, Perse, Asie Mineure, Grèce, Étrurie, Rome (Band 3): Phénice - Cypre — Paris, 1885

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https://doi.org/10.11588/diglit.11735#0791

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LA MÉTALLURGIE ET L'ORFÈVRERIE.

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trois fantassins; ils portent un bouclier rond, une lance et un sabre
court, à très large tranchant. Derrière le premier groupe, un cavalier
qui monte sans bride et qui se retient, de la main gauche, à la crinière
de son cheval ; puis un char. Il y a trois chevaux, comme l'indiquent
les rênes, que le cocher tient en main avec un long fouet; mais on
n'en voit qu'un. Le personnage qui occupe le fond du char a, moins le
sabre, le même équipement que les fantassins. Derrière celte Iroupe
en marche, un lion assis, et, plus haut, un vautour.

Ce n'est pas seulement des tableaux de chasse et de guerre que
nous trouvons à cette place ; on y rencontre aussi des scènes d'un carac-
tère religieux. C'est le cas pour une autre patère d'Idalie (fîg. 482)1.
De tous ces monuments, c'est peut-être celui que l'on serait tenté de
regarder comme le plus ancien. La composition du décor y est plus
simple que dans aucune autre coupe ; il n'y a qu'une zone à figures, le
centre étant occupé par une rosace qu'entoure un espace vide. Au
pourtour, dans une large bande limitée par deux tresses, se développe
l'image d'une des cérémonies du culte national, très probablement du
culte d'Astarté-Aphrodite, tel qu'il se célébrait à Idalie dans le temple
de la déesse. 11 y a lieu de reconnaître celle-ci dans la figure fémi-
nine, vêtue d'une robe longue et assise sur un fauteuil à dossier
très élevé, qui, de la main droite, lève une fleur de lotus, tandis que de
la gauche elle tient un fruit. Le péristyle de son temple est indiqué
par les colonnes qui, dans la partie gauche du vase, se dressent entro
les personnages ; avec leurs chapiteaux lotiformes et les liens qui les
serrent à mi-hauteur du fût, elles ont un aspect tout égyptien.

Devant la déesse, sur un trépied d'une riche façon, est posé un
grand vase, très échancré, qui renferme neuf corps ovales; ce peuvent
être des pains ou des fruits2. De l'autre côté de cette sorte de guéridon,
commence la série de figures qui représentent les adorateurs ou plutôt

1. Cette coupe a été trouvée à Dali, au fond d'une petite cavité rectangulaire ména-
gée dans le sol d'une chambre funéraire; elle y avait été déposée avec une hachette et
une tête de lance en cuivre. (Cesnola, Cyprus, p. 77-78). Nous avons préféré la reproduc-
tion de Ceccaldi à celle de Cesnola; la première, il est vrai, ne rend pas la saillie des
figures, mais elle donne plus nettement certains détails qui ont leur intérêt.

2. Ceccaldi (Monuments antiques de Cypre, ch. m) voit dans ces neuf corpuscules les
neuf sphères du système cosmogonique des anciens, tel que l'expose Maerolie ; nous nous
abstiendrons de discuter son interprétation, qui nous paraît subtile et systématique à
l'excès. Il y a là un parti pris dangereux, celui de vouloir trouver au moindre détail un
sens symbolique et mystique. Que répondre à un homme qui, appelant l'attention sur le
costume des femmes, sur ces étoffes à plis symétriques et multipliés où se complairont
encore les sculpteurs archaïques de la Grèce, fait observer « que les raies fines de la robe
pourraient bien représenter le ciel »? (P. 101.)
 
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