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Perrot, Georges; Chipiez, Charles
Histoire de l'art dans l'antiquité: Egypte, Assyrie, Perse, Asie Mineure, Grèce, Étrurie, Rome (Band 3): Phénice - Cypre — Paris, 1885

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https://doi.org/10.11588/diglit.11735#0815

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LA MÉTALLULIGIE ET L'ORFÈVREIUE. 8u5

il admettre que les Grecs sont aussi pour quelque chose dans le progrès
accompli? Peut-être faut-il attendre, pour répoudre à cette question,
que le nombre de ces monuments soit devenu plus considérable ; en
tout cas, on ne retrouve plus au même degré, sur ces vases, ces con-
ventions enfantines, ces déformations naïves du corps humain qui se
rencontrent, jusque sous le Nouvel Empire, dans les bas-reliefs égyp-
tiens1. Les membres sont mieux attachés; le dessinateur a une plus
juste idée de la manière dont ils doivent se présenter, étant donnée
telle ou telle position du tronc; l'œil n'est plus toujours mis de face
dans une tête qui se montre de profil. Si les attitudes sont simples et
généralement assez peu variées, elles sont naturelles et aisées; ainsi
les cavaliers sont très bien en selle. Quant aux chevaux, ils sont mieux
rendus, ils ont plus d'ampleur et de vérité que sur les pylônes thébains,
où ils laissent toujours beaucoup à désirer2. Le lion aussi a reçu du
burin de l'orfèvre phénicien des formes plus pleines et mieux accusées
que celles qui lui étaient prêtées par le sculpteur égyptien ; on devine
en lui, jusque dans cette légère esquisse au trait, un proche parent,
un descendant des admirables lions de l'Assyrie.

Ces observations nous ont été suggérées par la plupart des patères
que nous avons reproduites ou signalées dans ce chapitre ; elles s'ap-
pliquent aussi à des vases de plus grande dimension, comme les cra-
tères de Prénesle et de Gaeré ; cependant, quoique les monuments de
cette orfèvrerie soient en petit nombre, on y relève encore des diffé-
rences de facture et de mérite assez sensibles. 11 est tel vase, comme
une des patères d'Idalie, où le dessin est rude et gauche (fig. 482); à
tort ou à raison, elle donne l'impression d'une œuvre très ancienne,
presque primitive. Au contraire, dans les deux autres coupes de même
provenance que possède le Louvre (fig. 546 et 548), dans les deux
coupes de Prénesle (fig. 3(5 et 543), dans les coupes d'Amathonte
(fig. 547) et de Curium (fig. 552), comme dans le rebord du cratère
cypriote en bronze (fig. 555), l'art du ciseleur et du graveur phénicien
est arrivé à son apogée. Enfin, dans les tasses et les cratères qui ont
été recueillis à Gteré, l'exécution, très soignée à sa manière, reste
pourtant plus froide et plus lourde ; là l'artiste a plus servilement imité
ses modèles égyptiens; il s'est moins émancipé (fig. 549 et 551).

On s'explique aisément ces différences ; la fabrication de ces vases a
duré plusieurs siècles, et, simultanément ou successivement, elle a été

1. Histoire do, l'Art, t. I, pp. 743-744.

2. Ibidem, pp. 7C3-70Î-.
 
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