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Perrot, Georges; Chipiez, Charles
Histoire de l'art dans l'antiquité: Egypte, Assyrie, Perse, Asie Mineure, Grèce, Étrurie, Rome (Band 3): Phénice - Cypre — Paris, 1885

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https://doi.org/10.11588/diglit.11735#0817

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LA MÉTALLURGIE ET L'ORFÈVRERIE. 807

mis en circulation, dans les bazars de Carthag-e, les navigateurs qui
avaient pris part à ces expéditions aventureuses et lointaines ?

Partout sans doute, à Sidon et à Tyr, à Gypre et à Carthage, les
ouvriers phéniciens employaient des procédés analogues et travaillaient!
sur le même fonds d'images et d'idées ; il était cependant impossible
que la différence des lieux et des siècles n'amenât pas, à la longue,
quelques changements dans le goût et dans la façon. Par ses frontières
du Sud et de l'Est, la Phénicie propre était en contact avec l'Egypte
et l'Assyrie ; c'est donc là qu'a dû se faire sentir le plus fortement et
persister le plus longtemps l'influence de l'art oriental; au contraire,
celle de l'art grec n'a pas manqué de s'imposer plus tôt à Cypre et à
Carthage qu'aux vieilles cités sur lesquelles s'étendait l'ombre du
Liban ; Cypre était pleine de Grecs, et Carthage emprunta de bonne
heure à la Sicile ses architectes et les graveurs des coins de ses mé-
dailles.

Ces actions de l'exemple et du voisinage ont pu s'exercer tout à
loisir, dans des sens différents, car la fabrication de ces vases a duré
au moins cinq à six siècles, plus même peut-être. On en trouve déjà
dans les ruines de ce palais de Nimroad qui date du neuvième siècle,
et c'est à peu près au même temps que nous reportent ces poèmes
homériques où sont si fort vantés les ouvrages des artistes phéniciens.
Un peu plus tard, quand les Grecs eurent appris le métier, les Phéni-
ciens virent se fermer ou tout au moins se rétrécir certains de leurs
débouchés, dans la Méditerranée orientale ; mais ils continuèrent
encore à soutenir la concurrence, pendant un siècle ou deux, sur les
marchés de l'Occident, et ce fat surtout Carthage qui profita de cette
situation. Du huitième au sixième siècle, elle avait, en Étrurie et dans
le Latium, le placement assuré de ses meubles en bronze et en ivoire,
de son orfèvrerie, de ses bijoux et de sa verroterie. Dans le cours du
siècle suivant, l'art hellénique gagna beaucoup de terrain ; au quatrième
siècle, il avait trop de prestige et son crédit était trop bien établi pour
que la lutte fût encore possible. Les patères historiées que nous possé-
dons se répartiraient donc sur un laps de temps qui irait environ de
Tan 1000 à Fan 400; nous inclinerions d'ailleurs à croire qu'il faut
chercher vers le septième et le sixième siècle le moment le plus floris-
sant de cette industrie, l'heure où les circonstances l'ont le plus favo-
risée et lui ont fait produire ses meilleurs ouvrages.

Pendant tout ce temps, elle a dû répandre à profusion, dans tout
le monde connu des anciens, ces patères, ces tasses, ces cratères dont
 
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