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Perrot, Georges; Chipiez, Charles
Histoire de l'art dans l'antiquité: Egypte, Assyrie, Perse, Asie Mineure, Grèce, Étrurie, Rome (Band 3): Phénice - Cypre — Paris, 1885

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https://doi.org/10.11588/diglit.11735#0818

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808

LA PHENICIE ET SES DEPENDANCES.

nous avons donné des échantillons. Les caractères de l'exécutiop, tels
que nous les avons définis, sont bien ceux que suppose une production
industrielle, qui livre au commerce par assortiments, par séries de dix
ou de douze. Les résultats des fouilles confirment pleinement les con-
jectures que pouvait suggérer un examen attentif de la façon et de la
physionomie des objets. Pour plusieurs des patères que renferment
aujourd'hui les musées, on ne sait rien des circonstances de la décou-
verte ; mais, lorsque celles-ci sont connues, on constate presque tou-
jours que la coupe épargnée n'était pas seule de son espèce dans la
cachette ou dans la tombe. Pour ne prendre nos exemples qu'à Cypre,
avec les deux coupes d'Idalie qu'a sauvées l'intervention du consul de
France (lig. 546 et 548), il en avait été trouvé dix autres semblables,
qui ont été mises en morceaux et fondues1. Il en est à peu près de même
pour la coupe de Curium (fig. 552) ; elle n'a dû son salut qu'à deux
autres coupes de la même matière et du même travail, qui, posées
l'une au-dessus et l'autre au-dessous d'elle, l'ont protégée contre l'hu-
midité du sol et Font préservée à leurs dépens2. Partout, à Curium et
ailleurs, pour une coupe en bon état, les explorateurs en ont retrouvé
nombre d'autres où le métal décomposé se réduisait en poussière au
premier contact3. L'or, qui ne s'oxyde pas, avait trop de valeur pour
que l'on en fit beaucoup de ces vases qui sont déjà d'assez grande
dimension ; la vente eût été trop restreinte. On se contentait de
l'argent, auquel la dorure donnait l'éclat et les reflets du plus
précieux des deux métaux ; or on sait avec quelle facilité l'argent
se laisse alteindre par l'oxydation. Pour une coupe de ce métal
qui a résisté victorieusement, il en est cent peut-être qui ont suc-
combé; d'informes débris sont tout ce qu'il en reste. Les quelques
coupes qui subsistent et où l'image est encore lisible en représentent
donc des milliers qui, pendant plusieurs siècles, n'ont pas cessé de
sortir des ateliers phéniciens de la Syrie et d'outre-mer pour s'épar-
piller dans toutes les directions, du Caucase à Ninive et de Cypre à
Préneste et à Caeré.

1. C'est ce que raconta à M. de Saulcv le consul, qui, après son acquisition, avait pris
quelques informations. Ce que m'avait dit a cet égard M. de Saulcy s'est trouvé confirmé
et complété par le témoignage verbal de M. de Cesnola, que j'ai interrogé sur ce point;
en causant avec ses ouvriers, il avait su que les douze coupes avaient été découvertes par
l'un d'eux à Dali, dans un temps où, personne encore ne fouillant à Cypre, on n'avait pas
l'idée de la valeur de ces objets et où on les vendait au poids, dans le bazar de la ville.

2. Cesnola, Cyprus, p. 326-327.

3. Idem, ibidem, p. 275, 315, 325, 335.
 
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