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Perrot, Georges; Chipiez, Charles
Histoire de l'art dans l'antiquité: Egypte, Assyrie, Perse, Asie Mineure, Grèce, Étrurie, Rome (Band 3): Phénice - Cypre — Paris, 1885

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https://doi.org/10.11588/diglit.11735#0821

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LA MÉTALLURGIE ET L'ORFÈVREUIE.

SI 1

figures, celle que Fou remarque dans certains bas-reliefs de Thèbes, où
les peuples vaincus sont personnifiés par trois figures accolées, dont
l'une, celle du milieu, est de face, tandis que les deux autres se pré-
sentent de profil. Le goût grec aurait peut-être dérangé colle symé-
trie trop absolue ; mais, au moins dans les monuments les plus anciens,
il aurait gardé le mouvement et les lignes maîtresses de ce diagramme,
si singulièrement expressif dans sa concision voulue.

La démonstration n'est donc pas encore faite, et cependant l'idée
émise par M. Clermont-Ganneau doit contenir une certaine part de
vérité. Les étrangers qui achetaient ces coupes se sont certainement
demandé ce que signifiaient toutes ces images; or, quand on se pose
un problème de cette espèce, on lui trouve toujours une solution. A
mesure que l'on aura plus de monuments phéniciens à comparer aux
monuments de l'archaïsme grec, on sera mieux à même de comprendre
par quelle série de suppositions aussi erronées qu'ingénieuses et d'assi-
milations arbitraires les Grecs étaient arrivés, pour chaque cas parti-
culier, à se donner eux-mêmes une explication qui les satisfit. Lorsque,
à l'aide de matériaux plus riches que ceux dont nous disposons au-
jourd'hui , on tentera de savoir ce que la mythologie grecque a pu
puiser à celte source, l'embarras sera toujours de ne rien grossir et de
rester dans la mesure. Bien des facteurs ont joué leur rôle dans la
création de ces mythes et dans leur élaboration progressive par la poé-
sie et par la plastique. Presque toujours, lorsqu'on veut étudier sépa-
rément l'un de ces agents, on se trouve entraîné à lui attribuer trop
d'importance et à perdre de vue des causes et des forces qui n'ont pas
concouru moins efficacement à l'œuvre commune.

A propos des suggestions utiles que le génie grec a pu devoir à
celte imagerie phénicienne, il est un dernier point sur lequel nous
appellerons dès maintenant l'attention1 : nous voulons parler du profit
que les graveurs des monnaies grecques ont peut-être tiré de ces
coupes, ou tout au moins de ce médaillon central qui en est parfois la
partie la plus intéressante et la plus ornée. La Phénicic n'est pour rien
dans l'invention de la monnaie, et nous dirons pourquoi; on ne saisit
non plus aucun rapport entre ses vases de forme si régulière et la
grossière irrégularité de ces petits lingots d'or et d'argent qui ont été
les premières monnaies, frappées les unes en Lydie et les autres à
Egine ; mais, une fois l'idée conçue, le progrès fut rapide. On se préoc-

\. Clermo>t-Ga>"n:c.\u. l'Imagerie phénicienne, p. xxxvt.
 
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