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Perrot, Georges; Chipiez, Charles
Histoire de l'art dans l'antiquité: Egypte, Assyrie, Perse, Asie Mineure, Grèce, Étrurie, Rome (Band 3): Phénice - Cypre — Paris, 1885

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https://doi.org/10.11588/diglit.11735#0852

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LA PHÉNICIE ET SES DÉPENDANCES.

l'importance d'une véritable statuette, attirera parfois trop l'attention
sur elle-même; elle exposera le bijou, si l'on peut ainsi parler,
à oublier le rôle qui lui convient et à sortir de sa fonction d'accessoire
et de compagnon discret. On alléguera peut-être, il est vrai, que si les
Phéniciens ont évité de courir ce danger, c'est surtout par impuis-
sance, parce qu'ils n'étaient pas capables de modeler en se jouant
quelque élégante et svelte figurine; mais, en tout cas, on devra recon-
naître qu'ils ont eu un sentiment très juste des conditions que la nature
même des choses fait h cet art du bijou dans lequel ils ont servi de
maîtres à toute l'antiquité.

Parmi les joyaux que nous avons portés au compte des Phéniciens,
il en est plusieurs, surtout parmi ceux qui proviennent de Gurium, que
l'on pourrait aussi, sans invraisemblance, attribuer à des ouvriers grecs
du sixième ou même du cinquième siècle; tel est, par exemple, le collier
que décore une tête de Méduse (fig. 576 E) ; mais, que les auteurs de
ces ouvrages aient parlé grec ou phénicien, nous n'en avions pas moins
le droit d'insérer ici ces monuments et de nous en servir pour faire
connaître les procédés et le goût de l'industrie phénicienne. Celle-ci
peut certainement revendiquer comme ses élèves et ses continuateurs
les artisans de race grecque qui ont peut-être exécuté, dans certaines
villes de Cypre, quelques-uns de ces bijoux. D'ailleurs il est possible
que, pendant bien longtemps, même dans les cités où prédominait de
beaucoup l'élément grec, ce métier soit resté presque exclusivement
aux mains d'ouvriers originaires de la Syrie, qui se transmettaient, de
père en fils, la tradition et les secrets du métier. C'est ainsi qu'à Rome,
plusieurs siècles durant, les Etrusques établis et groupés dans le
quartier que l'on appelait le Viens tuscus ont gardé le monopole de la
fabrication et du commerce de la bijouterie.

Fût-il prouvé que nous devons renoncer à porter ici en ligne de
compte quelques-uns des objets que nous venons de figurer et de
décrire, nous n'aurions pas à modifier sensiblement la définition que
nous avons essayé de donner du style de la joaillerie phénicienne; il
resterait toujours assez de bijoux à propos desquels on ne saurait avoir
de doutes sérieux. Dans le style et dans la physionomie de presque
tous ces monuments, où qu'ils aient été trouvés, il y a quelque chose
qui en trahit et qui en déclare l'origine; on y reconnaît le caractère
que nous avons signalé comme celui qui distingue toute l'œuvre
plastique de ce peuple, l'imitation successive et parfois simultanée
des types créés par l'Egypte et de ceux qui doivent leur naissance
 
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