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Perrot, Georges; Chipiez, Charles
Histoire de l'art dans l'antiquité: Egypte, Assyrie, Perse, Asie Mineure, Grèce, Étrurie, Rome (Band 3): Phénice - Cypre — Paris, 1885

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https://doi.org/10.11588/diglit.11735#0855

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LES MEUBLES ET LES OBJETS DE TOILETTE. 845

on le devine à l'odeur complexe et pénétrante qui s'en dégage et qui
se répand au loin.

Les préparations qui sortaient de ces officines étaient assurées d'un
marché très actif et très étendu; elles répondaient à des habitudes
déjà très répandues et fortement enracinées chez les peuples de vieille
civilisation, comme ceux qui habitaient les vallées du Nil et du Tigre.
Quaut aux tribus qui commençaient à faire l'apprentissage de la vie
policée, ce goût leur vient bien vite; l'usage des parfums est une des
pratiques auxquelles s'attache tout d'abord l'homme qui se dégoûte de
la barbarie et qui prétend se distinguer du sauvage. Les clients ne
manquaient donc pas; mais, pour les mieux attirer, on voulut donner
un aspect engageant à la marchandise; on s'arrangea pour que les vases
qui renfermeraient ou qui passeraient pour renfermer des parfums de
prix eussent une certaine valeur, soit par la matière, soit par le tra-
vail. Ce fut dans cette pensée que l'on fabriqua tous ces flacons en
albâtre oriental, en verre, en terre émaillée dont les échantillons se
retrouvent jusque dans les tombes de l'Étrurie1; il y en eut même en
cristal de roche et en or2.

L'ivoire fut aussi employé à cet effet; c'est une des matières que les
Phéniciens paraissent avoir mises en œuvre le plus volontiers et le plus
habilement; il devait leur en venir de plusieurs sources. Ils en
tiraient de l'Inde, par le golfe Persique et la Chaldée ou l'Arabie3.
L'Afrique leur en fournissait aussi beaucoup par l'Egypte, où on la rece-
vait de la haute vallée du Nil, et par les marchés des Syrtes, où l'ap-
portaient les routes commerciales qui du pays des Garamantes condui-

1. La tombe dite de Polledrara, à Virfci, contenait plusieurs de ces alabasties, en terre
émaillée, qui se terminent à leur sommet par des bustes de femmes (Micalt, MonumenU
inediti, pl. IV, fig. 2, 4). Un autre a la forme tout égyptienne d'une gourde et porte sur
la trancbe une inscription hiéroglyphique (Micali, pl. VII, fig. 4). Ces objets sont main-
tenant au Musée Britannique. Dans cette même galerie je trouve un alabastre, recueilli
à Camiros, qui a la même forme que l'un des alabastres de Polledrara; seulement il est
en albâtre et de plus la figure de femme qui Je surmonte, au lieu d'avoir les deux
mains croisées sur le globe ailé, tient d'une main une fleur, tandis que l'autre bras pend
le long du corps. A cela près, les deux monuments ont un air de famille; ils sont tout
à fait dans le même goût.

2. Histoire de l'Art, t. III. pp. 798 et 825.
:î. Ézkchif.l. XXVII, 15 :

Les enfants de Dedan trafiquaient avec toi :

Le commerce de beaucoup d'iles te passait par les mains:

On te payait avec des cornes d'ivoire et du bois d'ébène.

Pour Reuss, les enfants de Dedan sont les Arabes du désert; il est question ici,
croit-il, du commerce avec l'Inde, qui se faisait par l'entremise de caravanes arabes
allant du golfe Persique à la Méditerranée. Les îles sont, comme toujours, des pays
lointains. Voir aussi Smend, der Prophet Ezekiel erkliirt, etc. (in-8°. 2e édition. 1880).
 
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