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Perrot, Georges; Chipiez, Charles
Histoire de l'art dans l'antiquité: Egypte, Assyrie, Perse, Asie Mineure, Grèce, Étrurie, Rome (Band 3): Phénice - Cypre — Paris, 1885

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https://doi.org/10.11588/diglit.11735#0884

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NT ï

LA PHÉNIGIE Eï SES DÉPENDANCES.

de ce piédestal. Ce qui le démontre, c'est que l'une d'elles a élé coupée
entre les chevaux et le cocher; on voit encore les rênes. En tranchant
ainsi un attelage par le milieu, l'ouvrier étrusque qui a moulé la
pièce s'est conduit en vrai barbare '.

Si, sans prétendre tout reproduire, nous avons insisté sur ces
monuments de provenance étrusque qui ont une physionomie fran-
chement orientale, c'est pour donner l'idée de l'importance qu'avait
pour la Phénicie ce commerce des armes. La partie défensive de
l'armure, telle que ses ateliers la fabriquaient et la livraient aux
clients d'outre-mer, était le plus souvent'en bronze; mieux que tout
autre métal, le bronze se laissait étirer et étendre en feuilles minces
ou en longues bondes où le ciseau esquissait les images que le burin
finissait; cependant nous savons que les cuirasses cypriotes de
Démétrius Poliorcète étaient en fer 2. Ces ouvriers expérimentés avaient
d'ailleurs, de bonne heure, reconnu que le fer était préférable pour
les armes offensives. On en a la preuve; ainsi, dans la tombe d'où est
sortie la rondache d'Amâthohte, à Gypre, on a aussi recueilli un sabre
en fer d'environ 60 centimètres de longueur et une certaine quantité
de pointes de javelots toutes faites de ce même métal 3.

Aucune des pièces que nous avons citées et décrites ne remonte à
une très haute antiquité. On est d'accord pour assigner comme date h
la tablette de Dali les premières aimées du cinquième siècle; les
armes qui ont été trouvées au même endroit doivent appartenir à peu
près au même temps. La rondache d'Amathonte n'est peut-être pas
beaucoup plus ancienne, et quant aux ouvrages de fabrique orientale
que livrent les tombes de l'Etrurie, c'est surtout vers le huitième et le
septième siècle qu'ils paraissent avoir été versés en abondance par le
commerce carthaginois sur les côtes de l'Italie. Veut-on se reporter
plus loin en arrière et se faire une idée des armes que les chefs
achéens chantés par Homère tiraient de Cypre et de la Phénicie, ce
n'est ni en Italie ni à Cypre qu'il faut aller en chercher des échan-
tillons; c'est, croyons-nous, à Mycènes même, dans la capitale de cet
Agamemnon qui portait une cuirasse de fabrique cypriote. Nous
reconnaîtrions volontiers la main des armuriers orientaux dans la

]. Il y a dans les cistes de Préneste plus d'un exemple de la môme négligence. Là
les personnages sont quelquefois coupés à mi-corps dans le sens de la hauteur. Furnique,
Etude sur Préneste, pp. 146-147 (in-8°, 1880, dans la Bibliothèque des Écoles d'Athènes et
de Rome).

M2. Plltarqle. Démétrius, XXI, 2.

'.1. Ceccaldi, Monument* antiques de Cypre, p. 138.
 
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