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Petity, Jean-Raymond de; Petity, Jean-Raymond de [Editor]
Bibliotheque Des Artistes Et Des Amateurs: Ou Tablettes Analytiques, Et Méthodiques, Sur Les Sçiences Et Les Beaux Arts: Ouvrage utile à l'Instruction de la Jeunesse, à l'usage des Personnes de tout âge & de tout état ... (Band 2,1) — Paris, 1766 [Cicognara, 47-2-1]

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https://doi.org/10.11588/diglit.28034#0037
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S A G E S S E , C H A P. I L 2t

Maître dans le silence des Sens & de ses Passions j il est bien
difficile qu’il tombe dans l’Erreur.

Dieu ne trompe jamais ceux qui l’interrogent par une appli-
cation sérieuse, & par une conversation entière de leur Efprit
vers lui ; quoiquil ne leur fasse pas toujours entendre ses
Réponses : mais lorsque FEfprit se détournant de Dieu, se ré-
pand au - dehors ; qu’il n interroge que son Corps, pour s’ins-
truire dans la Vérité; quil nécoute que ses Sens , son Imagi-
nation & ses Passions , qui lui parlent sans cesse 3 il ess impos-
sible qu’il ne se trompe.

La Sagesse , la Perfeélion , & la Félicité , ne sonr pas des
Biens que l’on doive espérer de son Corps : il n’y a que celui-là
seul de qui nous avons reçu l’ètre , qui le puisse perfe&ionner.
Le Corps , selon le Sage, (9. 15.) remplit XEfprit d’un n grand
nombre de Sensations , quil devient incapable de connoître les
Choses les moins cachées. La vûë du Corps éblouit & dissipe
celle de l’Esprit 3 & il elt difficile d’apperçevoir nettement
quelque Vérité par les yeux de l’Ame, dans 1e tems qu’on fait
usage des yeux du Corps pour le connoître. Cela fait voir, que
ce n’est que par l’attention de YEsprit, que toutes les Vérités
se découvrent, & que toutes les Sçiences s’apprennent ; parce
qu’en effet l’Attention de YEfprit n’ess que son retour & sa
conversation vers Dieu, qui ess notre seul Maître , & qui seul
nous inssruit de toute Vérité.

II ess vissble par toutes ces Choses , qu’il faut réssster sans
cesse à l’effort que le Corps fait contre YEfprit 3 & qu’il faut
s’accoûtumer à ne pas croire les rapports, que nos Sens nous
font de tous les Corps qui nous environnent 3 qu’ils nous repré-
sentent toujours comme digne de notre application & ae notre
estime ; parce qu’il n’y a rien de senssble , à quoi nous devions
nous arrêter. Rechcrche de la Véritè^
 
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