Sagesse, Chap. II. 25
une nohîe Émuîation d’atteindre à leur gloire , Sc il l’espère
par la vûë du succès quils ont eu : il oublie sa propre Foiblefîe,
& il fait d’heureux efforts pour s’élever avec eux au-deiTus de
lui-même. Stérile quelquefois de son propre fond, & renfermé
dans des Bornes très-étroites j il invente peu , & s’épuise aisé-
ment : mais l’Étude supplée à sa Stérilité, & lui fait tirer d’ail-
leurs ce qui lui manque.
Pvien ne prouve plus la FoibleTe de notre Esprit, si follement
entêtéde son opinion j qu’il s’aigrit, & s’irrite contre tous ceux
qui le contredisent : on croit voir du Mépris dans ceux qui ne
pensent pas comme nous j & sur le simple soupçon , rAmoui‘
propre se hâte de s’en venger par la Haine. M. de la Motte.
Caraclère de EEsprit du jour.
Dans Ies Cercles il parle en Maître :
Par les gens du bon ton son Pouvoir afsermi,
Reçoit & donne un nouvel être.
Le pîus trisle séjour s’embellit de ses traits ;
II se trouve par-tout, jusques dans les Coulilies :
II donne de Pâme aux portraits.
Toujours charmant, jusques dans ses caprices,
A la volupté même il prête des attraits ;
Tout en superhcie , il s’étend sur tout âge.
PIus voîage par air que par tempérament ;
II attache , il éloigne , il reprend, il dégage :
Le plaisir est son élément,
ïl orne les talens de tous leurs avantages.
Toujours iéger, &: toujours varié,
l\ rit avec Ies fous, il pense avec les sages :
Tout eh bien à ses yeux, rien n’eil contrarié
Par le trishe plailir de nuire.
II chante avec Orphée, il danse dans les champs ;
Tome IL
D
une nohîe Émuîation d’atteindre à leur gloire , Sc il l’espère
par la vûë du succès quils ont eu : il oublie sa propre Foiblefîe,
& il fait d’heureux efforts pour s’élever avec eux au-deiTus de
lui-même. Stérile quelquefois de son propre fond, & renfermé
dans des Bornes très-étroites j il invente peu , & s’épuise aisé-
ment : mais l’Étude supplée à sa Stérilité, & lui fait tirer d’ail-
leurs ce qui lui manque.
Pvien ne prouve plus la FoibleTe de notre Esprit, si follement
entêtéde son opinion j qu’il s’aigrit, & s’irrite contre tous ceux
qui le contredisent : on croit voir du Mépris dans ceux qui ne
pensent pas comme nous j & sur le simple soupçon , rAmoui‘
propre se hâte de s’en venger par la Haine. M. de la Motte.
Caraclère de EEsprit du jour.
Dans Ies Cercles il parle en Maître :
Par les gens du bon ton son Pouvoir afsermi,
Reçoit & donne un nouvel être.
Le pîus trisle séjour s’embellit de ses traits ;
II se trouve par-tout, jusques dans les Coulilies :
II donne de Pâme aux portraits.
Toujours charmant, jusques dans ses caprices,
A la volupté même il prête des attraits ;
Tout en superhcie , il s’étend sur tout âge.
PIus voîage par air que par tempérament ;
II attache , il éloigne , il reprend, il dégage :
Le plaisir est son élément,
ïl orne les talens de tous leurs avantages.
Toujours iéger, &: toujours varié,
l\ rit avec Ies fous, il pense avec les sages :
Tout eh bien à ses yeux, rien n’eil contrarié
Par le trishe plailir de nuire.
II chante avec Orphée, il danse dans les champs ;
Tome IL
D