40 Sagesse, Chap. IV.
& qui vienne du Tempérament & des Sens immédiatement ;
c’est cette esjDèce d’Amour qu’on peut mettre au nombre de
nos besoins. Toute autre PaJJion s’émeut sur i’apparence , ou
l’Opinion d’un Bien ou d’un Mal : st c’est d’un Bien , ce mou-
vement se nomme Amour $ si c’est d’un mal, il s’appelle
Haine.
Le Bien ell: présent ou futur : le présent est Plaistr ; le futur
est Destr : le mal présent est Tristefîe ; le mal futur est Crainte,
Ainst toutes les Paflions roulent sur le Plaistr & la Douleur,
l’Amour j, la Haine & la Crainte.
On compte parmi les PaJJions , l’Amour, l’Ambition ,
l’Amour de la gloire , l’Avarice ou l’amour des richefîes ,
l’Envie, la vengeance & la Colère. Ces trois dernières PaJJions
sont les effèts de la Haine , qui est elle-même une PaJJion.
La PaJJion du jeu naît des autres PaJJions : c’est l’Avarice,
l’Amour du luxe & des grandeurs , qui l’inspirent.
II faut s’y prendre de bonne heure, dit Madame Lambert,
pour se préserver des PaJJiojis ; dans les commençemens elles
obéissent , & dans la suite elles commandent : elles sont plus
aisées à vaincre, qu’à contenter.
Le fruit le plus certain des Pajjions, est l’ennui & la douleur ;
qui naissent de l’agitation, du trouble & de l’inquiétude qu’elles
causent. Au reste, les PaJJions ont leur avantage : elles nous
portent aux Grandes aèlions, quand elles sont bien règlées ;
eîles fertilisent le Cœur & l’Esprit, elles nous excitent à nous
rendre utiles à la Société, par l’appas de l’estime & de la con-
stdération. Les PaJJions même les plus folles sont utiles à l’Har-
monie de FUniyers j elles ne nuisent qu’à ceux qu’elles possè-
dent, & ne sont jamais mauvaises que par leur excès.
Admirons , dit le Père Brumoy, les talens & l’importance
des PaJJions. Que seroit-on sans elles ? Le Laboureur oistf laiff
seroiî
& qui vienne du Tempérament & des Sens immédiatement ;
c’est cette esjDèce d’Amour qu’on peut mettre au nombre de
nos besoins. Toute autre PaJJion s’émeut sur i’apparence , ou
l’Opinion d’un Bien ou d’un Mal : st c’est d’un Bien , ce mou-
vement se nomme Amour $ si c’est d’un mal, il s’appelle
Haine.
Le Bien ell: présent ou futur : le présent est Plaistr ; le futur
est Destr : le mal présent est Tristefîe ; le mal futur est Crainte,
Ainst toutes les Paflions roulent sur le Plaistr & la Douleur,
l’Amour j, la Haine & la Crainte.
On compte parmi les PaJJions , l’Amour, l’Ambition ,
l’Amour de la gloire , l’Avarice ou l’amour des richefîes ,
l’Envie, la vengeance & la Colère. Ces trois dernières PaJJions
sont les effèts de la Haine , qui est elle-même une PaJJion.
La PaJJion du jeu naît des autres PaJJions : c’est l’Avarice,
l’Amour du luxe & des grandeurs , qui l’inspirent.
II faut s’y prendre de bonne heure, dit Madame Lambert,
pour se préserver des PaJJiojis ; dans les commençemens elles
obéissent , & dans la suite elles commandent : elles sont plus
aisées à vaincre, qu’à contenter.
Le fruit le plus certain des Pajjions, est l’ennui & la douleur ;
qui naissent de l’agitation, du trouble & de l’inquiétude qu’elles
causent. Au reste, les PaJJions ont leur avantage : elles nous
portent aux Grandes aèlions, quand elles sont bien règlées ;
eîles fertilisent le Cœur & l’Esprit, elles nous excitent à nous
rendre utiles à la Société, par l’appas de l’estime & de la con-
stdération. Les PaJJions même les plus folles sont utiles à l’Har-
monie de FUniyers j elles ne nuisent qu’à ceux qu’elles possè-
dent, & ne sont jamais mauvaises que par leur excès.
Admirons , dit le Père Brumoy, les talens & l’importance
des PaJJions. Que seroit-on sans elles ? Le Laboureur oistf laiff
seroiî