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Petity, Jean-Raymond de; Petity, Jean-Raymond de [Editor]
Bibliotheque Des Artistes Et Des Amateurs: Ou Tablettes Analytiques, Et Méthodiques, Sur Les Sçiences Et Les Beaux Arts: Ouvrage utile à l'Instruction de la Jeunesse, à l'usage des Personnes de tout âge & de tout état ... (Band 2,1) — Paris, 1766 [Cicognara, 47-2-1]

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https://doi.org/10.11588/diglit.28034#0054
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40 Sagesse, Chap. IV.

& qui vienne du Tempérament & des Sens immédiatement ;
c’est cette esjDèce d’Amour qu’on peut mettre au nombre de
nos besoins. Toute autre PaJJion s’émeut sur i’apparence , ou
l’Opinion d’un Bien ou d’un Mal : st c’est d’un Bien , ce mou-
vement se nomme Amour $ si c’est d’un mal, il s’appelle
Haine.

Le Bien ell: présent ou futur : le présent est Plaistr ; le futur
est Destr : le mal présent est Tristefîe ; le mal futur est Crainte,
Ainst toutes les Paflions roulent sur le Plaistr & la Douleur,
l’Amour j, la Haine & la Crainte.

On compte parmi les PaJJions , l’Amour, l’Ambition ,
l’Amour de la gloire , l’Avarice ou l’amour des richefîes ,
l’Envie, la vengeance & la Colère. Ces trois dernières PaJJions
sont les effèts de la Haine , qui est elle-même une PaJJion.

La PaJJion du jeu naît des autres PaJJions : c’est l’Avarice,
l’Amour du luxe & des grandeurs , qui l’inspirent.

II faut s’y prendre de bonne heure, dit Madame Lambert,
pour se préserver des PaJJiojis ; dans les commençemens elles
obéissent , & dans la suite elles commandent : elles sont plus
aisées à vaincre, qu’à contenter.

Le fruit le plus certain des Pajjions, est l’ennui & la douleur ;
qui naissent de l’agitation, du trouble & de l’inquiétude qu’elles
causent. Au reste, les PaJJions ont leur avantage : elles nous
portent aux Grandes aèlions, quand elles sont bien règlées ;
eîles fertilisent le Cœur & l’Esprit, elles nous excitent à nous
rendre utiles à la Société, par l’appas de l’estime & de la con-
stdération. Les PaJJions même les plus folles sont utiles à l’Har-
monie de FUniyers j elles ne nuisent qu’à ceux qu’elles possè-
dent, & ne sont jamais mauvaises que par leur excès.

Admirons , dit le Père Brumoy, les talens & l’importance
des PaJJions. Que seroit-on sans elles ? Le Laboureur oistf laiff

seroiî
 
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