5 6 S A G E S S E , C H A P. V.
contraire au bien de la Société, quelle l’est à la Félicité de
celui qui en est possedé. Un Argent enfoui, & qui ne circule
point, est un Argent mort pour le public. II n’exide pas même
pour l’insensé, qui ne s’en sert jamais. Autant de fois c{ue YAvare
entasfe , autant de Vols faits à i’État.
Plutarcpie compare les Avares, à certains Ruts cpi vivent dans
des mines d’Qr 5 & d’autres Philosophes les mettent en paralèlle
avec des Pourçeaux : semblables à l’une & l’autre espèce de
ces animaux, ils ne sont uîiles qu’après leur mort ; encore 11 est-
ce qu’à des héritiers , qui la desiroient depuis long-tems.
En coridamnant YAvarice, je ne blâmerai point l’CEconomie.
Je la louërai au contraire : mais j’observerai en même-tems, que
plus éloignée de la Prodigalité que la Libéralité, elle approche
davantage de YAvarice; &que sans beaucoup de Discernement
dans la conduite , d’Intelligence dans le ménage, & d'Attention
sur soi-même -, il est à craindre, qu’elle ne dégénère en ce vice
détesté de Dieu & des hommes. Ordinairement quand 011
aime le Yin, on se livre avec le tems à l’habitude de l’Yvresse ;
l’Amour des femmes devient bientôt un libertinage ; & qui
n’aime point à donner, ne tardera pas à recevoir j & mettra
enfin tout en usage pour amafîer du bien aux dépens de la So-
ciété, de son propre Bonheur en ce monde, & du Salut éternel
de son âme. Œthologie.
UAvare estun Fripon , qui détourne uneffèt qui doit circuler
dans le Commerce $ & qui, par cette circulation, porte la Fer-
tilité &I’Abondance dans la Société : sembiables à ces Vapeurs
que le Soleil attire à Iui, pour les répandre sur toute la terre.
Les Richesses nous sont données , pour les distribuer à ceux
qui n’en ont point. C’est un Dépôt, que la Providence a confté
aux Riches. Combien en est-il,qui en sçachent faire un bon Usage?
Jettez les yeux sur un Génie abhorré, c’est celui de l’insa-
tiable
contraire au bien de la Société, quelle l’est à la Félicité de
celui qui en est possedé. Un Argent enfoui, & qui ne circule
point, est un Argent mort pour le public. II n’exide pas même
pour l’insensé, qui ne s’en sert jamais. Autant de fois c{ue YAvare
entasfe , autant de Vols faits à i’État.
Plutarcpie compare les Avares, à certains Ruts cpi vivent dans
des mines d’Qr 5 & d’autres Philosophes les mettent en paralèlle
avec des Pourçeaux : semblables à l’une & l’autre espèce de
ces animaux, ils ne sont uîiles qu’après leur mort ; encore 11 est-
ce qu’à des héritiers , qui la desiroient depuis long-tems.
En coridamnant YAvarice, je ne blâmerai point l’CEconomie.
Je la louërai au contraire : mais j’observerai en même-tems, que
plus éloignée de la Prodigalité que la Libéralité, elle approche
davantage de YAvarice; &que sans beaucoup de Discernement
dans la conduite , d’Intelligence dans le ménage, & d'Attention
sur soi-même -, il est à craindre, qu’elle ne dégénère en ce vice
détesté de Dieu & des hommes. Ordinairement quand 011
aime le Yin, on se livre avec le tems à l’habitude de l’Yvresse ;
l’Amour des femmes devient bientôt un libertinage ; & qui
n’aime point à donner, ne tardera pas à recevoir j & mettra
enfin tout en usage pour amafîer du bien aux dépens de la So-
ciété, de son propre Bonheur en ce monde, & du Salut éternel
de son âme. Œthologie.
UAvare estun Fripon , qui détourne uneffèt qui doit circuler
dans le Commerce $ & qui, par cette circulation, porte la Fer-
tilité &I’Abondance dans la Société : sembiables à ces Vapeurs
que le Soleil attire à Iui, pour les répandre sur toute la terre.
Les Richesses nous sont données , pour les distribuer à ceux
qui n’en ont point. C’est un Dépôt, que la Providence a confté
aux Riches. Combien en est-il,qui en sçachent faire un bon Usage?
Jettez les yeux sur un Génie abhorré, c’est celui de l’insa-
tiable