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https://doi.org/10.11588/diglit.28034#0076
6i Sagess e, Chap. V.
cachée sous l’écorce de cette Fiftion ingénieuse. Les deux Che-
mins sont, celui des Passions , & celui de la Raison. Les deux
femmes représentent la Volupté & FHonneur : les Myrthes &
les Roses sont ies Amorces des faux plaisirs : FAppui d’airain
signifie la Conitance , dont la Vertu doit s’armer j & le Glaive
tranchant, son zèle ardent pour écarter tout Obstacle. Her-
cule, c’eil notre âme qui n’ayant pas encore goûté les déleHa-
tions des Sens, ni les charmes de la Vertu , reste suipendue &
Incertaine sur le Choix de ces objèts. Mais enfin il faut se déter-
miner : les inyitations sont trop presiantes. Combien hélas ! sé-
duits par la Voix enchanteresie de la Volupté, préfèrent des
jours délicieux peut-être, mais pour quelque temps seulement,
dont les deux tiers ne sont qu’amertume & regrèts : & la Fin ,
le Commencement d’un malheur éternel, à une vie marquée ii
efi: vrai dans son aurore par des travaux & par des combats,
mais soutenuë dans son midi par Fheureuse habitude des succès
& de la vièloire ; & dont le Crépuscule n’esi: que le pasiage des
ténèbres de ce séjour à la Gioire de Flmmortalité ! Des hommes
créés raisonnables , peuvent-ils s’aveugler au point de préférer
les sseurs aux fruits j l’apparence, à la réalité : & de se porter
ia mort dans ie sein, sous la douceur trompeuse d’un breuvage
empoisonné ? Mais parmi les Volupiueux, ceux dont l’état efi:
le plus déplorabie, sont ces Furieux qui ne pouvant étouffier en
eux la voix puisiante de la Pvaison, éxcitent pour saffoibiir le
Cri tumultueux de leurs Passions j en donnant tête baisiee dans
toutes sortes de Désordres. Car il n’efi: que trop de ces harpies
insatiables j qui pius on leur donne, plus elles demandent.
II ne faut que jetter un coup-d’œil sur les effèts les plus ordi-
naires de la Volupté, pour en conçevoir de i’Horreur j aveu-
glement dans l’esprit , illusions , fantômes chimériques dans
simagination, dépravation de goût, bafîesse de sentimens, cor-
cachée sous l’écorce de cette Fiftion ingénieuse. Les deux Che-
mins sont, celui des Passions , & celui de la Raison. Les deux
femmes représentent la Volupté & FHonneur : les Myrthes &
les Roses sont ies Amorces des faux plaisirs : FAppui d’airain
signifie la Conitance , dont la Vertu doit s’armer j & le Glaive
tranchant, son zèle ardent pour écarter tout Obstacle. Her-
cule, c’eil notre âme qui n’ayant pas encore goûté les déleHa-
tions des Sens, ni les charmes de la Vertu , reste suipendue &
Incertaine sur le Choix de ces objèts. Mais enfin il faut se déter-
miner : les inyitations sont trop presiantes. Combien hélas ! sé-
duits par la Voix enchanteresie de la Volupté, préfèrent des
jours délicieux peut-être, mais pour quelque temps seulement,
dont les deux tiers ne sont qu’amertume & regrèts : & la Fin ,
le Commencement d’un malheur éternel, à une vie marquée ii
efi: vrai dans son aurore par des travaux & par des combats,
mais soutenuë dans son midi par Fheureuse habitude des succès
& de la vièloire ; & dont le Crépuscule n’esi: que le pasiage des
ténèbres de ce séjour à la Gioire de Flmmortalité ! Des hommes
créés raisonnables , peuvent-ils s’aveugler au point de préférer
les sseurs aux fruits j l’apparence, à la réalité : & de se porter
ia mort dans ie sein, sous la douceur trompeuse d’un breuvage
empoisonné ? Mais parmi les Volupiueux, ceux dont l’état efi:
le plus déplorabie, sont ces Furieux qui ne pouvant étouffier en
eux la voix puisiante de la Pvaison, éxcitent pour saffoibiir le
Cri tumultueux de leurs Passions j en donnant tête baisiee dans
toutes sortes de Désordres. Car il n’efi: que trop de ces harpies
insatiables j qui pius on leur donne, plus elles demandent.
II ne faut que jetter un coup-d’œil sur les effèts les plus ordi-
naires de la Volupté, pour en conçevoir de i’Horreur j aveu-
glement dans l’esprit , illusions , fantômes chimériques dans
simagination, dépravation de goût, bafîesse de sentimens, cor-