îû 6
Sa G ES S E j C H A P. VI.
De la Sensibilité.
VIL La Senjibilite, dit M. l’Abbé Roubaud , tient plus à la
Sensation , la Tendresse au sentiment : celle-ci a un R.apport
plus direcl- aux Transports d’une âme qni s’élançe vers les Ob-
jèts j elle eR aflive : celle-là a une Bmlation pius marquée aux
Impressions que les Objèts font sur Fâme j eile esc passive. On
s’attache au Cceur Seissible , le Cœur tendre s’attache lui»
même.
La chaleur du Sang nous porte à Ia Tendressie j la Délicatessie
des Osganes entre dans la Senjibilité : les jeunes gens seront
donc plus Tendres que les vieillards , les vieiilards plus Sensi-
bles que les jeunes gens j les Hommes peutêtre plus Tendres
que les femmes, les Femmes plus Seissibles que les hommes.
La Tendresse ess un foible j la Senjibilité une foiblesse. La
première ess tin État de l’âme -, Ia seconde n’ess qu’une Düpo-
sstion. Le Cœur tendre éprouve toujotirs une sorte d’Inquiétude,
analogue à celle de FAmour j il est calme & tranquiile , tant
qu’il ne ressent pas les atteintes cfe cette Passson.
La Senjibüité nous oblige à veiiler autour de nous, pour no-
tre Intérêt personnel. La Tenaresse nous engage à agir, pour
l’Intérêt des autres.
LTIabitude d’Aimer n’éteint point la Tendresse j FHabitude
de se'ritir' émousse la Senjibilité.
II y a, dit M. Duclos, une espèce de Scnjibilité vague j qui
n’ess que Feffèt d’une FoiblePse d’organe, plus digne de Com-
passiôn, que de Reconnoissance. La vraie Senjibilité seroit celle
qui naîtroit de nos Jugemens, & qui ne les formeroit pas.
L’Homme Senssble ess souvent d’un Commerce fort difficile ;
il faut toujours ménager sa Délicatesse. L’Homme Tendre ess
d’une Humeur assez égale ^ ou du moins dans une Disposstion
Sa G ES S E j C H A P. VI.
De la Sensibilité.
VIL La Senjibilite, dit M. l’Abbé Roubaud , tient plus à la
Sensation , la Tendresse au sentiment : celle-ci a un R.apport
plus direcl- aux Transports d’une âme qni s’élançe vers les Ob-
jèts j elle eR aflive : celle-là a une Bmlation pius marquée aux
Impressions que les Objèts font sur Fâme j eile esc passive. On
s’attache au Cceur Seissible , le Cœur tendre s’attache lui»
même.
La chaleur du Sang nous porte à Ia Tendressie j la Délicatessie
des Osganes entre dans la Senjibilité : les jeunes gens seront
donc plus Tendres que les vieillards , les vieiilards plus Sensi-
bles que les jeunes gens j les Hommes peutêtre plus Tendres
que les femmes, les Femmes plus Seissibles que les hommes.
La Tendresse ess un foible j la Senjibilité une foiblesse. La
première ess tin État de l’âme -, Ia seconde n’ess qu’une Düpo-
sstion. Le Cœur tendre éprouve toujotirs une sorte d’Inquiétude,
analogue à celle de FAmour j il est calme & tranquiile , tant
qu’il ne ressent pas les atteintes cfe cette Passson.
La Senjibüité nous oblige à veiiler autour de nous, pour no-
tre Intérêt personnel. La Tenaresse nous engage à agir, pour
l’Intérêt des autres.
LTIabitude d’Aimer n’éteint point la Tendresse j FHabitude
de se'ritir' émousse la Senjibilité.
II y a, dit M. Duclos, une espèce de Scnjibilité vague j qui
n’ess que Feffèt d’une FoiblePse d’organe, plus digne de Com-
passiôn, que de Reconnoissance. La vraie Senjibilité seroit celle
qui naîtroit de nos Jugemens, & qui ne les formeroit pas.
L’Homme Senssble ess souvent d’un Commerce fort difficile ;
il faut toujours ménager sa Délicatesse. L’Homme Tendre ess
d’une Humeur assez égale ^ ou du moins dans une Disposstion