Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Petity, Jean-Raymond de; Petity, Jean-Raymond de [Hrsg.]
Bibliotheque Des Artistes Et Des Amateurs: Ou Tablettes Analytiques, Et Méthodiques, Sur Les Sçiences Et Les Beaux Arts: Ouvrage utile à l'Instruction de la Jeunesse, à l'usage des Personnes de tout âge & de tout état ... (Band 2,1) — Paris, 1766 [Cicognara, 47-2-1]

DOI Seite / Zitierlink:
https://doi.org/10.11588/diglit.28034#0593
Überblick
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
sur l’Archîtecture,

éîons assûrer quc c’est la seule qui soit digne d’un homme de génie ôt
de gout, diversement afFedé à l’aspèft des monumens que l’Architèc-
ture offroit à ses yeux , il a interrogé son ame sur toutes les impressions
qu’elle éprouvoit; tantôt c’étoit une admiration impétueuse , mêiée
de respèft & d’enthousiasme ; tantôt une volupté douce , une estime
tranquille ; quelquefois une indifférence parfaite , trop souvent de
l’aveission & du dégout; après s’être bien assûré par des expériences
réitérées que ces mouvemens étoient naturels, que la prévention n’y
avoit aucune part, il a voulu en pénétrer les causes ; cette recherche
n’entraînoit d’abord qu’embarras & qu’incertitudes, mais quelques réflé-
xions sur les procédés simples de la nature dissipèrent toutes les ombres ,
un jour nouveauéclairason esprit;bientôtilsentit qu’une simplicité mâle
& sublime , une hardiesse sensée , de grands traits avoient enlevé son
admiration , qu’il avoit donné son estime à des ornemens d’i:n goût
délicat, d’une douceur touchante , dislribués avec sagesse ; qu’une in-
différence parfaite étoit dûë à l’insipidité d’un dessein plat & languis-
sant ; qu’enfin son averlion avoit été excitée par ces monstres ébloiiis-
sants , qui étalent avec fracas des hardiesses sans objèt, & des beautés
d’un goût bizarre , ti le nom de beauté peut convenir à ce que la na-
îure désavoiie : ainti l’Auteur a commençé par sentir, il a fîni par rai-
sonner ; le sentiment l’a averti de ce qui étoit bon , de ce qui étoit
mauvais , & lui a même indiqué avec précision le degré de mérite &
d’imperfeèfion de chaque Ouvrage ; la raison lui a ensuite développé
îes causes de ce qu’il avoit senti, lui a prouvé que l’habitude des
sens, la convention des hommes , sont souvent des guides infidèles ;
mais que le sentiment n’égare jamais.

L’Architèâure ess un Art utile , né des besoins de l’homme , érigé
par le goût en Art agréable. L’Auteur accoutumé à présenter ses idées
sous des images sensibles & frappantes , considère l’homme sortant des
mains de la nature sans secours , sans lumières , sans idées ; ses besoins
l’inssruisent par degrés ; un gazon s’offre à lui sur le bord d’une onde
pure, il s’y repose délicieusement ; rien ne lui manque , il ne désire
rien , mais bien-tôt Fardeur excessive du Soleil Foblige de chercher
un asyle ; une forêt lui offre son ombrage , il s’enfonce dans son
épaisseur favorable, il rentre dans sa première volupté ; mais la pluye
Tome ÎL Part, L ^y y
 
Annotationen