De l’împrimëiue, Chap. IL 327
sur une première feuille qu’il imprime. S’il y a nécesllté , il mèt
sur le i ympan des morçeaux de papier plus ou moins épais ,
quon nomme HauJJes; pour donner un foulageunisorme à tout
ce qui doit paroître à rimprelîion. Durant le travail de ce pre-
mier Imprimeur , son compagnon prévoyant , a eu soin de
tremper dans une eau pure, une ou plusîeurs fois par chaque
main , le papier dont ils doivent se servir les jours suivans j ou
il a remanié celui qui étoit déja trempé , pour lui faire prendre
par-tout une même humidité } évitant de ne rien négliger dans
cet apprêt, qu’ii sçait contribuer beaucoup à la beauté de son
Ouvrage.
Les deux Imprimeurs s’étant réunis à leur Prefîe j l’un plaçe
alors une de ces feuilles humides sur le Tympan, & rabat la
Frifquette dessus, pour faire pasîer ie tout sous la Platine ; &
rendre en deux coups de Barreau, l’empreintede la forme sur
le papier : tandis que l’autre diiperse sur la superficie de la forme
qu’il frappe de ses deux Balles, une légère teinte d’une encre
épaifîe, composée d’huiiecuite avec de la térébenthine (yernis)
& de noir de fumée broyés ensemble. L’Opération des deux
Artisles se répète jusqu’à la fin du nombre de feuilies, qu’on
a déterminé de tirer.
Les Balles dont nous venons de parler , ont la figure de
gros entonnoirs : elles sont de bois. On les remplit à comble
de laine, qu’on couvre de deux cuirs crus apprêtés pour cet
usage. Ce qui rend un rond moëleux propre à disposer l’encre
suria forme. L’encre s’étend très minçe , dans l’endroit de l’en-
crier où i’on porte une des balies pour en prendre. C’efî; en
faisant joüer dans les mains avec une certaine fermeté , les deux
ïonds des baües l’un sur l’autre, que l’encre se distribue éga-
lement par-tout. L’Imprimeur jaloux de son travail ne ménage
point ce mouvement j & ne prenant que tant soit peu d’encre
T t ij
sur une première feuille qu’il imprime. S’il y a nécesllté , il mèt
sur le i ympan des morçeaux de papier plus ou moins épais ,
quon nomme HauJJes; pour donner un foulageunisorme à tout
ce qui doit paroître à rimprelîion. Durant le travail de ce pre-
mier Imprimeur , son compagnon prévoyant , a eu soin de
tremper dans une eau pure, une ou plusîeurs fois par chaque
main , le papier dont ils doivent se servir les jours suivans j ou
il a remanié celui qui étoit déja trempé , pour lui faire prendre
par-tout une même humidité } évitant de ne rien négliger dans
cet apprêt, qu’ii sçait contribuer beaucoup à la beauté de son
Ouvrage.
Les deux Imprimeurs s’étant réunis à leur Prefîe j l’un plaçe
alors une de ces feuilles humides sur le Tympan, & rabat la
Frifquette dessus, pour faire pasîer ie tout sous la Platine ; &
rendre en deux coups de Barreau, l’empreintede la forme sur
le papier : tandis que l’autre diiperse sur la superficie de la forme
qu’il frappe de ses deux Balles, une légère teinte d’une encre
épaifîe, composée d’huiiecuite avec de la térébenthine (yernis)
& de noir de fumée broyés ensemble. L’Opération des deux
Artisles se répète jusqu’à la fin du nombre de feuilies, qu’on
a déterminé de tirer.
Les Balles dont nous venons de parler , ont la figure de
gros entonnoirs : elles sont de bois. On les remplit à comble
de laine, qu’on couvre de deux cuirs crus apprêtés pour cet
usage. Ce qui rend un rond moëleux propre à disposer l’encre
suria forme. L’encre s’étend très minçe , dans l’endroit de l’en-
crier où i’on porte une des balies pour en prendre. C’efî; en
faisant joüer dans les mains avec une certaine fermeté , les deux
ïonds des baües l’un sur l’autre, que l’encre se distribue éga-
lement par-tout. L’Imprimeur jaloux de son travail ne ménage
point ce mouvement j & ne prenant que tant soit peu d’encre
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