3(3 2 D e l’Imbrimerie, Chap. VL
rement écrit, le Targum de Babylone. Mais comme il est difK-
cile qu’une Langue, adoptée par des étrangers, puiüe se con-
server dans toute sa pureté j il eit arrivé que cette même Lan-
gue Chaldéenne se mêiangea de beaucoup de mots hébreux :
or c’est cette dernière Langue mêlangée que Notre Seigneur
$L ses Àpôtres ont parlé , & que l’on nommoit le plus souvent
Syriaque en ce tems-là.
Le Talmud de Jérusalem , le Zohar 8c les Midraschim , fu-
rent composés en cetîe Langue. Après rétabliiTement de l’É«
glise, 8c lors de la deslruclion de Jérusalem, les Juifs ont eu
plus d’occalions qu’auparavant de changer leur Langue j mais
ils ne l’ont point fait, 8c il s’y est seulement introauit des mots
étrangers, comme il paroît par la Ghémare de R. Jochanan,
que l’on nomme ordinairement le Talmud de Jérusalem , 8c
par pluiieurs Paraphrases.
A ces deux Dialèèles, la Chaldaïque 8c la Jérosolymitaine,
îious en joindrons une troihème, sœur 8c contemporaine des
deux précedentes j c’est la Dialèfte d’Antioche , ou de Coma-
gène, proprement dite Syriaque ; dans laquelle ont été traduits
les Livres de l’Ancien 8c du Nouveau Testament. S. Éphrem,
Bardesane, Abulpharage, 8c pluheurs autres Auteurs ont écrit
dans cette dernière Dialèèle.
Scaliger , Buxtorfe , & quelques autres Écrivains parlent
d’une quatrième Dialèète qu’ils appellent Galiléene, Le langage
de ces Galiléens étoit fort grossier j en effèt ils ne mettoient
point de différence entre XAleph 8c YAin ; ils aspiroient le He ss
fortement, qu’on le prenoit presque pour un Caph : ils confon-
doient des mots différens d’ortographe 8c de signification. Ainsi
par éxemple : ils ne mettoient point de dissin8:ion entr Hamar,
Laine j Çhamar, Ane j Chamar, Vin j Imar, Agneau.: ils joi-
gnoient quelquefois ensemble deux ou trois lettres, par éxem-
rement écrit, le Targum de Babylone. Mais comme il est difK-
cile qu’une Langue, adoptée par des étrangers, puiüe se con-
server dans toute sa pureté j il eit arrivé que cette même Lan-
gue Chaldéenne se mêiangea de beaucoup de mots hébreux :
or c’est cette dernière Langue mêlangée que Notre Seigneur
$L ses Àpôtres ont parlé , & que l’on nommoit le plus souvent
Syriaque en ce tems-là.
Le Talmud de Jérusalem , le Zohar 8c les Midraschim , fu-
rent composés en cetîe Langue. Après rétabliiTement de l’É«
glise, 8c lors de la deslruclion de Jérusalem, les Juifs ont eu
plus d’occalions qu’auparavant de changer leur Langue j mais
ils ne l’ont point fait, 8c il s’y est seulement introauit des mots
étrangers, comme il paroît par la Ghémare de R. Jochanan,
que l’on nomme ordinairement le Talmud de Jérusalem , 8c
par pluiieurs Paraphrases.
A ces deux Dialèèles, la Chaldaïque 8c la Jérosolymitaine,
îious en joindrons une troihème, sœur 8c contemporaine des
deux précedentes j c’est la Dialèfte d’Antioche , ou de Coma-
gène, proprement dite Syriaque ; dans laquelle ont été traduits
les Livres de l’Ancien 8c du Nouveau Testament. S. Éphrem,
Bardesane, Abulpharage, 8c pluheurs autres Auteurs ont écrit
dans cette dernière Dialèèle.
Scaliger , Buxtorfe , & quelques autres Écrivains parlent
d’une quatrième Dialèète qu’ils appellent Galiléene, Le langage
de ces Galiléens étoit fort grossier j en effèt ils ne mettoient
point de différence entre XAleph 8c YAin ; ils aspiroient le He ss
fortement, qu’on le prenoit presque pour un Caph : ils confon-
doient des mots différens d’ortographe 8c de signification. Ainsi
par éxemple : ils ne mettoient point de dissin8:ion entr Hamar,
Laine j Çhamar, Ane j Chamar, Vin j Imar, Agneau.: ils joi-
gnoient quelquefois ensemble deux ou trois lettres, par éxem-