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Pfaltz, Antonius; Riesmann, Wolfgang Wilhelm von [Honoree]
Oraison Funebre De Monsieur Wolffgang de Riesmann Conseiller privé de S.A.S. Monseigneur le Marg-Grave regnant de Baaden-Dourlac &c. &c.: Prononcée à Mannheim le 20 juillet 1749. Dans L'Eglise reformée VVallonne — Mannheim, 1749 [VD18 14211041]

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https://doi.org/10.11588/diglit.25129#0006
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entr’autres distingué à cet égard. Ce Capitaine ayant été fait prisonniér
de guerre, on lui demanda, pour l’intimider, & pour l’engager à Sollici-
ter de son propre mouvement d’entrer au service de Marc Antoine ce
qu’il avoit mérité? Il répondit avec une fermeté Héroïque, qu’on me
tue; car je ne sèrvirai jamais l’Ennemi deCesar, & je ne cesserai tant que
je vivrai d’être un de ses fidèles Soldats. Si un homme qui a des senti-
mens d’honneur & de probité est en état de pousîèr sa Fidélité jusqu’à ce
point là, quoi qu’il ne s’agisiè que de foibles mortels tels que sont tous les
Grands de la Terre; qu’elle ne doit pas être la Fidélité du Chrétien envers
sbnDieu, à qui il s’est dévoué si solemnellement?
Le vrai chrétien se distingué à cet égard d’une façon singuliére. Il
aime mieux perdre sa vie que de tomber dans le parjure & dans l’infidélité;
Remarquez bien, Mesfieurs, que si l’homme de bien préféré son devoir
à sa propre vie, qui de tous les biens temporels est le plus précieux ; rien
au monde quoique ce puisse être ne sera capable de lui faire faire un pas
contraire à la Fidélité qu’il a jurée à son Dieu*
Sa Fidélité est à toute épreuve. Ni considérations humaines, ni
promesies, ni menaces pas même celles de la mort de quelque genre qu’el-
le soit, ne le feront point sticcomber àla tentation. Il demeure fidèle jus-
que s d la mort, sachantbien, que quand même il se verrait privé de tous
les avantages temporels, & qu’il lui fàudroit même perdre la vie, il ne ris-
que, ou ne perd jamais autant qu’il gagne, s’il demeure fidèle à son
Dieu. Que prositer oit ' il d un homme de gagner tout le monde, s'il
fait la perte de fon ame? Moyse etoit aussi dans ces sentimens là. Car
il aima mieux renoncer à tous les avantages de la Cour d’Egypte que d’en-
fraindre l’Alliance del’Eternel son Dieu. St. Paul s’est aussi distingué com-
me un fidèle serviteur de Dieu qui averti que les liens & les tribulations
l’attendoient à Jerusalem, répondit courageusement. fie ne fai cas de
rien, éS nia vie ne m’efi pas précteuse, pourvu qu’avec joye j'achève ma
courfe. Aêl. XX. s. 24. Et quoi de plus admirable que la Fidélité des Sol-
dats Chrétiens de Julien l’Apostat ; Ces Soldats, à ce que nous raporte
Grégoire de Naziance, ayant été engagés par ledit Empereur à jetterun
grain d’éncens sur un Autel consacré à quelque Idole qui étoit près de lui,
n’eurent pas plutôt été avertis de la faute qu’on leur avoit fait commet-
tre par surprise qu’ils vinrent dans la place publique, & crièrent. Nous
fommes Chrétiens. Nous n'avons point renoncé au [eigneur Je fus. Nous
n'avons point. abjuré la bienheureufe confie(sion que nous avions faite
dans notre Batème\ fi notre main a sait une faute, notre volonté n'y a
pris aucune part. C'esl l'artifice de i* Empereur qui noue a tromper
Ces Soldats firent plus encore, ils allèrent trouver l’Empereur, & lui di-
rent entr’autres choies : Ce n'e(l pas pour nous honnorer que vous non s
avez, fuit approcher de votre Perfonne, mais pour nous faire porter les
marques de votre Apofiafie: Refervezj à d'autres qu'a nous la grâce,
dont
 
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