4a8 VOYAGE DAÎÎS LA GRECE,
rope chrétienne, et ainsi que les jours de triomphe,
le temps est passé, où le sultan se défaisait d'un sujet
dangereux auquel on envoyait le cordon qu'il recevait
à genoux, avant de livrer sa tète aux bourreaux chargés
de l'étrangler. Le sens moral s'est réveillé chez les na-
tions les plus abruties, et on ne voit plus des esclaves
saluer un autre Claude de ces accents aussi lâches que
touchants :Ave imperator, morituri te salutant, quand
dix-neuf mille hommes allaient s'égorger sur le lac
Fucin pour le plaisir d'un tyran stupide. 11 faut au-
jourd'hui mettre des armées en campagne pour réduire
un rebelle ; et le succès, dans ce cas, atteint rarement
le but qu'on s'était proposé.
La Servie n'était pas tranquille ; et depuis quelque
temps , le divan se trouvait occupé à éluder l'accom-
plissement de l'article XIX du traité de Bukarest,
qui accordait aux Serviens un gouvernement pareil, à
celui de la Valachie. On disait d'un autre côté, qu'une
puissance étrangère favorisait Ali Tébélen, afin d'é-
tablir à l'occident de l'empire turc, une grande vassa-
lité capable de contre-balancer celles des provinces
ultra-danubiennes. Mille bruits divers avaient éveillé
d'innombrables soupçons ; et ainsi qu'il arrive à
ceux qui séparent la politique de la justice, le ca-
binet ottoman, qui avait mécontenté tout le monde,,
était inquiet sans savoir précisément ce qu'il avait à
craindre.
Ali qui connaissait le côté vulnérable de son gou-
vernement, non content d'avoir réorganisé les arma-
tolis, avait expédié des émissaires secrets aux Monté-
négrins ainsi qu'aux Serviens, afin de les engager à la
rope chrétienne, et ainsi que les jours de triomphe,
le temps est passé, où le sultan se défaisait d'un sujet
dangereux auquel on envoyait le cordon qu'il recevait
à genoux, avant de livrer sa tète aux bourreaux chargés
de l'étrangler. Le sens moral s'est réveillé chez les na-
tions les plus abruties, et on ne voit plus des esclaves
saluer un autre Claude de ces accents aussi lâches que
touchants :Ave imperator, morituri te salutant, quand
dix-neuf mille hommes allaient s'égorger sur le lac
Fucin pour le plaisir d'un tyran stupide. 11 faut au-
jourd'hui mettre des armées en campagne pour réduire
un rebelle ; et le succès, dans ce cas, atteint rarement
le but qu'on s'était proposé.
La Servie n'était pas tranquille ; et depuis quelque
temps , le divan se trouvait occupé à éluder l'accom-
plissement de l'article XIX du traité de Bukarest,
qui accordait aux Serviens un gouvernement pareil, à
celui de la Valachie. On disait d'un autre côté, qu'une
puissance étrangère favorisait Ali Tébélen, afin d'é-
tablir à l'occident de l'empire turc, une grande vassa-
lité capable de contre-balancer celles des provinces
ultra-danubiennes. Mille bruits divers avaient éveillé
d'innombrables soupçons ; et ainsi qu'il arrive à
ceux qui séparent la politique de la justice, le ca-
binet ottoman, qui avait mécontenté tout le monde,,
était inquiet sans savoir précisément ce qu'il avait à
craindre.
Ali qui connaissait le côté vulnérable de son gou-
vernement, non content d'avoir réorganisé les arma-
tolis, avait expédié des émissaires secrets aux Monté-
négrins ainsi qu'aux Serviens, afin de les engager à la