GRECE.
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étrangères. Lysandre, qui l'accompa-
gnait , ne tarda pas à éprouver que,
ai.ls les catastrophes politiques, ceux
9Ul font des rois sont tou jours victimes
au dévouement qu'ils leur ont témoi-
f>n.Ç-Le rusé Spartiate, trompé, hu-
■nilié , disgracie, revint à Sparte, mé-
y'tnnt des vengeances contre VUngraM-
'Me cruelle de son ami couronne.
à Agésilas avait établi ses quartiers à
Misse. lorsqu'il reçut une ambas-
sade de Tissaphernes , qui s'informait
W la cause de ses mouvements. On s'é-
cr'vit de part et d'autre ; on donna
îles réponses évasives ; on négocia ,
I1 est-à-dire qu'on se trompa mutuel-
[cillent, jusqu'à ce que le satrape,
'''.Vaut reçu les renforts qu'il attendait
iepnis long-temps , somma Agésilas
('e quitter phèse, et d'évacuer la côte
" Asie, qu'il occupait.
Au lieu de déférer à cette arro-
sante injonction, Agésilas fit annon-
cer que son intention était d'envahir
n Carie, province chérie de Tissa-
Pher
de
nés, qu'il avait ornée de parcs,
et où il avait
,!e. palais voluptueux,
,;i|t bâtir une forteresse qui renfer-
'";|it ses trésors. Le satrape s'empressa
Qe venir camper dans les plaines du
Méandre, afin de couper le passage à
'ennemi; mais Agésilas, tournant au
"ord , s'avança par une marche forcée
en Phrygie, 'et le riche butin qu'il fit
''ans cette province récompensa l'ac-
uité de ses soldats. Vers la fin de la
(;anipagne , l'armée lacédémonienne
''evint passer l'hiver à Éphèse.
La saison inactive de l'année fut
Spployée utilement, et l'argent des
.'uygiens servit à alimenter l'in-
dustrie publique. Les boutiques et
'?? magasins étaient remplis de bou-
liers, de casques, de lances et d'é
!'ees- Les habitants des campagnes
•'menaient leurs meilleurs chevaux aux
J!l;iichés ; les citoyens aisés obtenaient
.exemption du service militaire , en
""l'Hissant un cavalier équipé. Les
tr°up°s s'exerçaient aux manœuvres,
,?ns lesquelles Agésilas disputa plu-
s|°iirs fois le prix de la dextérité :
plaque fois qu'il l'obtenait, il présen-
'■ntdes offrandes à Diane éphésienne.
11" Livraison. ( GRÈCE.N
On pouvait ainsi attendre les résultats
les plus brillants d'une armée qui fai-
sait ses amusements des exercices mi-
litaires, chérissait son général et ré-
vérait les dieux.
Mort de Tissaphernes.'— Dans
sa seconde campagne, Agésilas se di-
rigea du côté de Sardes': il délit les
Perses sur les bords du Pactole, et
prit leur camp, dans lequel il trouva
70 talents d'argent monnayé et de
grandes richesses. Artaxerxès, informé
de cet événement, nomma au gouver-
nement de l'Asie-Mineure Tithraustes,
qu'il chargea de lui envoyer la tête
de Tissaphernes.
Tithraustes, devenu satrape de l'A-
sie-Mineure, s'empressa d'expédier
une ambassade à Agésilas pour lui
annoncer « que l'auteur de la guerre
« qui existait entre la Perse et la
« Grèce, Tissaphernes, avait subi une
<• juste mort; que le grand roi était
« prêt à reconnaître l'indépendance
a des colonies grecques, à condition
« Uu'Agésilas retirerait son armée de
<> l'Asie. >> Agésilas n'avait pas le pou-
voir d'accepter ces conditions, mais
il reçut une forte somme d'argent
pour 'évacuer la Lydie , qu'il quitta
afin de se porter dans la Phrygie.
Tandis qu'Agésilas exécutait ce mou-
vement , un courrier lui apporta la
nouvelle de la prolongation de son
commandement, auquel on ajoutait
celui de la flotte, composée de 00 ga-
lères, qui était aux ordres de Pharax.
Il eut la coupable faiblesse de rem-
placer cet amiral par Pisandre, qui
était son parent.
Agésilas, étant entré en Phrygie, at-
taqua, vainquit et poursuivit Pharna-
baze, qu'il chassa de sa satrapie. Co-
tys, tyran de la Paphlagonie, qui dé-
daignait l'amitié d'Artaxerxès, envoya
demander au général Spartiate la per-
mission de joindre sa nombreuse ca-
valerie à celle des Lacédémoniens. On
vit ensuite accourir, sous les drapeaux
de Sparte, les Asiatiques opprimés,
les satrapes subalternes , une foule de
mécontents; et l'Egypte révoltée put
faire concevoir à Agésilas l'espérance
de renverser le trône d'Artaxerxès :
il
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étrangères. Lysandre, qui l'accompa-
gnait , ne tarda pas à éprouver que,
ai.ls les catastrophes politiques, ceux
9Ul font des rois sont tou jours victimes
au dévouement qu'ils leur ont témoi-
f>n.Ç-Le rusé Spartiate, trompé, hu-
■nilié , disgracie, revint à Sparte, mé-
y'tnnt des vengeances contre VUngraM-
'Me cruelle de son ami couronne.
à Agésilas avait établi ses quartiers à
Misse. lorsqu'il reçut une ambas-
sade de Tissaphernes , qui s'informait
W la cause de ses mouvements. On s'é-
cr'vit de part et d'autre ; on donna
îles réponses évasives ; on négocia ,
I1 est-à-dire qu'on se trompa mutuel-
[cillent, jusqu'à ce que le satrape,
'''.Vaut reçu les renforts qu'il attendait
iepnis long-temps , somma Agésilas
('e quitter phèse, et d'évacuer la côte
" Asie, qu'il occupait.
Au lieu de déférer à cette arro-
sante injonction, Agésilas fit annon-
cer que son intention était d'envahir
n Carie, province chérie de Tissa-
Pher
de
nés, qu'il avait ornée de parcs,
et où il avait
,!e. palais voluptueux,
,;i|t bâtir une forteresse qui renfer-
'";|it ses trésors. Le satrape s'empressa
Qe venir camper dans les plaines du
Méandre, afin de couper le passage à
'ennemi; mais Agésilas, tournant au
"ord , s'avança par une marche forcée
en Phrygie, 'et le riche butin qu'il fit
''ans cette province récompensa l'ac-
uité de ses soldats. Vers la fin de la
(;anipagne , l'armée lacédémonienne
''evint passer l'hiver à Éphèse.
La saison inactive de l'année fut
Spployée utilement, et l'argent des
.'uygiens servit à alimenter l'in-
dustrie publique. Les boutiques et
'?? magasins étaient remplis de bou-
liers, de casques, de lances et d'é
!'ees- Les habitants des campagnes
•'menaient leurs meilleurs chevaux aux
J!l;iichés ; les citoyens aisés obtenaient
.exemption du service militaire , en
""l'Hissant un cavalier équipé. Les
tr°up°s s'exerçaient aux manœuvres,
,?ns lesquelles Agésilas disputa plu-
s|°iirs fois le prix de la dextérité :
plaque fois qu'il l'obtenait, il présen-
'■ntdes offrandes à Diane éphésienne.
11" Livraison. ( GRÈCE.N
On pouvait ainsi attendre les résultats
les plus brillants d'une armée qui fai-
sait ses amusements des exercices mi-
litaires, chérissait son général et ré-
vérait les dieux.
Mort de Tissaphernes.'— Dans
sa seconde campagne, Agésilas se di-
rigea du côté de Sardes': il délit les
Perses sur les bords du Pactole, et
prit leur camp, dans lequel il trouva
70 talents d'argent monnayé et de
grandes richesses. Artaxerxès, informé
de cet événement, nomma au gouver-
nement de l'Asie-Mineure Tithraustes,
qu'il chargea de lui envoyer la tête
de Tissaphernes.
Tithraustes, devenu satrape de l'A-
sie-Mineure, s'empressa d'expédier
une ambassade à Agésilas pour lui
annoncer « que l'auteur de la guerre
« qui existait entre la Perse et la
« Grèce, Tissaphernes, avait subi une
<• juste mort; que le grand roi était
« prêt à reconnaître l'indépendance
a des colonies grecques, à condition
« Uu'Agésilas retirerait son armée de
<> l'Asie. >> Agésilas n'avait pas le pou-
voir d'accepter ces conditions, mais
il reçut une forte somme d'argent
pour 'évacuer la Lydie , qu'il quitta
afin de se porter dans la Phrygie.
Tandis qu'Agésilas exécutait ce mou-
vement , un courrier lui apporta la
nouvelle de la prolongation de son
commandement, auquel on ajoutait
celui de la flotte, composée de 00 ga-
lères, qui était aux ordres de Pharax.
Il eut la coupable faiblesse de rem-
placer cet amiral par Pisandre, qui
était son parent.
Agésilas, étant entré en Phrygie, at-
taqua, vainquit et poursuivit Pharna-
baze, qu'il chassa de sa satrapie. Co-
tys, tyran de la Paphlagonie, qui dé-
daignait l'amitié d'Artaxerxès, envoya
demander au général Spartiate la per-
mission de joindre sa nombreuse ca-
valerie à celle des Lacédémoniens. On
vit ensuite accourir, sous les drapeaux
de Sparte, les Asiatiques opprimés,
les satrapes subalternes , une foule de
mécontents; et l'Egypte révoltée put
faire concevoir à Agésilas l'espérance
de renverser le trône d'Artaxerxès :
il