GRECE.
3°0 chevaux, était en mesure d'agir.
" attaque de front les Macédoniens,
en même temps que la troupe maî-
tresse des hauteurs fond sur eux en
Poussant de grands cris. Philippe perd
courage ; ses soldats prennent la fuite :
ce|>eiidant il les rallie à l'extrémité du
défilé (sur les bords de la Desnitza),
et après avoir franchi le Pinde, il
v'ent camper à l'entrée du Témpé.
Suite de la victoire de T. Q.
ïiAiMNiNus. — Le consul traversa
' Çpire sans y causer aucun dommage,
en considération de Charops. Il entra
ensuite dans la Thessalie par le défilé
du Pénée (aujourd'hui Zygos); il at-
taqua Atrax, dont il fut obligé de
'ever le siège : la Phocide, à l'excep-
tion d'Élatée, se soumit à ses armes ;
ÇQfin il ouvrit des négociations avec
'es Achéens.
gongkès des achéexs.
r Embarras. —Les états de l'Achaïe,
réunis en assemblée générale, demeu-
raient indécis sur le parti qu'ils dë-
vaient embrasser. Les Lacédémoniens
Jcs tenaient en échec ; ils craignaient
les Romains ; ils avaient des obliga-
tions à Philippe , mais ils redoutaient
sa perfidie et sa cruauté. L'ambassa-
deur de Flamininus porta le premier
•a parole; on entendit ensuite ceux
d'Attale, des Rhodiens et de Philippe ;
'es Athéniens parlèrent les derniers.
Cesdiscours occupèrent toute laséance,
et l'assemblée fut ajournée au lende-
main.
IitBÉsoLimoN. — Lorsque tous les
[neinbres du congrès furent réunis,
'e héraut invita ceux qui avaient quel-
que proposition à faire à prendre la
Parole : personne ne se présenta. Alors
Aristène, pour ne pas lever la séance
Sans avoir délibéré, leur reprocha la
vivacité et la chaleur qui les faisaient
naguère disputer pour et contre Plii-
liPpe et les Jiornains, jusqu'à se bat-
tre; il les conjura, au nom du bien
Public, de s'expliquer, afin de pren-
une décision quelconque.
.Malgré ces remontrances pronon-
cées d'un ton menaçant, l'assemblée
343
resta muette et immobile. Alors Aris-
tène reprenant la parole, dit : « Je
« vois bien, Achéens, que ce n'est
« pas tant le conseil qui vous manque
« que le courage. Simple particulier,
« j'agirais peut-être comme vous; mais
« comme premier magistrat je dois
« vous représenter qu'il ne fallait pas
« accorder d'audience aux ambassa-
« deurs, si on voulait les congédier
« sans réponse. Il faut donc s'expli-
« quer; car comment donner une so-
« lution sans y être autorisé par un dé-
« cret? Croyez-moi, il n'y a pas de mi-
« lieu , nous aurons les Romains pour
« amis ou pour ennemis. Ils sont à nos
« portes avec une flotte; ils nous of-
« frent leur amitié : la refuser serait
« le comble de l'aveuglement et vou-
« loir nous perdre sans retour. »
Tumulte. — Ce discours fut suivi
d'un violent orage dans l'assemblée ,
les uns applaudissant avec transport,
et les autres criant avec fureur. La
même opposition se manifesta parmi
les démiurges, ou magistrats; la séance
se passa en disputes et en vociféra-
tions. Cependant il ne restait plus
qu'un jour pour délibérer, car la loi
ordonnait la clôture de la diète quand
ce temps serait expiré. Les discussions
devinrent tellement animées, que Mem-
non dePallène, l'un des cinq démiurges,
qui refusait de faire le rapport, fut
sommé par son père de changer d'a-
vis, ou d'être tué de sa propre main
au milieu de l'assemblée.
Décret. — Le lendemain, la majo-
rité ayant décidé que l'affaire serait
mise aux voix, les Dyméens, les Mé-
galopolitains et quelques Argiens quit-
tèrent l'assemblée sans qu'on leur en sût
mauvais gré , parce qu'ils avaient des
obligations particulières à Philippe.
Les autres peuples de la ligue étant
allés au scrutin, confirmèrent l'alliance
avec Attale et les Rhodiens, en remet-
tant l'entière conclusion de ce qui re-
gardait les Romains au temps ou l'on
enverrait des députés au sénat pour
obtenir sa ratification.
Fin de la campagne. — En atten-
dant, on députa trois ambassadeurs à
Flamininus, et l'armée acbéenne se
3°0 chevaux, était en mesure d'agir.
" attaque de front les Macédoniens,
en même temps que la troupe maî-
tresse des hauteurs fond sur eux en
Poussant de grands cris. Philippe perd
courage ; ses soldats prennent la fuite :
ce|>eiidant il les rallie à l'extrémité du
défilé (sur les bords de la Desnitza),
et après avoir franchi le Pinde, il
v'ent camper à l'entrée du Témpé.
Suite de la victoire de T. Q.
ïiAiMNiNus. — Le consul traversa
' Çpire sans y causer aucun dommage,
en considération de Charops. Il entra
ensuite dans la Thessalie par le défilé
du Pénée (aujourd'hui Zygos); il at-
taqua Atrax, dont il fut obligé de
'ever le siège : la Phocide, à l'excep-
tion d'Élatée, se soumit à ses armes ;
ÇQfin il ouvrit des négociations avec
'es Achéens.
gongkès des achéexs.
r Embarras. —Les états de l'Achaïe,
réunis en assemblée générale, demeu-
raient indécis sur le parti qu'ils dë-
vaient embrasser. Les Lacédémoniens
Jcs tenaient en échec ; ils craignaient
les Romains ; ils avaient des obliga-
tions à Philippe , mais ils redoutaient
sa perfidie et sa cruauté. L'ambassa-
deur de Flamininus porta le premier
•a parole; on entendit ensuite ceux
d'Attale, des Rhodiens et de Philippe ;
'es Athéniens parlèrent les derniers.
Cesdiscours occupèrent toute laséance,
et l'assemblée fut ajournée au lende-
main.
IitBÉsoLimoN. — Lorsque tous les
[neinbres du congrès furent réunis,
'e héraut invita ceux qui avaient quel-
que proposition à faire à prendre la
Parole : personne ne se présenta. Alors
Aristène, pour ne pas lever la séance
Sans avoir délibéré, leur reprocha la
vivacité et la chaleur qui les faisaient
naguère disputer pour et contre Plii-
liPpe et les Jiornains, jusqu'à se bat-
tre; il les conjura, au nom du bien
Public, de s'expliquer, afin de pren-
une décision quelconque.
.Malgré ces remontrances pronon-
cées d'un ton menaçant, l'assemblée
343
resta muette et immobile. Alors Aris-
tène reprenant la parole, dit : « Je
« vois bien, Achéens, que ce n'est
« pas tant le conseil qui vous manque
« que le courage. Simple particulier,
« j'agirais peut-être comme vous; mais
« comme premier magistrat je dois
« vous représenter qu'il ne fallait pas
« accorder d'audience aux ambassa-
« deurs, si on voulait les congédier
« sans réponse. Il faut donc s'expli-
« quer; car comment donner une so-
« lution sans y être autorisé par un dé-
« cret? Croyez-moi, il n'y a pas de mi-
« lieu , nous aurons les Romains pour
« amis ou pour ennemis. Ils sont à nos
« portes avec une flotte; ils nous of-
« frent leur amitié : la refuser serait
« le comble de l'aveuglement et vou-
« loir nous perdre sans retour. »
Tumulte. — Ce discours fut suivi
d'un violent orage dans l'assemblée ,
les uns applaudissant avec transport,
et les autres criant avec fureur. La
même opposition se manifesta parmi
les démiurges, ou magistrats; la séance
se passa en disputes et en vociféra-
tions. Cependant il ne restait plus
qu'un jour pour délibérer, car la loi
ordonnait la clôture de la diète quand
ce temps serait expiré. Les discussions
devinrent tellement animées, que Mem-
non dePallène, l'un des cinq démiurges,
qui refusait de faire le rapport, fut
sommé par son père de changer d'a-
vis, ou d'être tué de sa propre main
au milieu de l'assemblée.
Décret. — Le lendemain, la majo-
rité ayant décidé que l'affaire serait
mise aux voix, les Dyméens, les Mé-
galopolitains et quelques Argiens quit-
tèrent l'assemblée sans qu'on leur en sût
mauvais gré , parce qu'ils avaient des
obligations particulières à Philippe.
Les autres peuples de la ligue étant
allés au scrutin, confirmèrent l'alliance
avec Attale et les Rhodiens, en remet-
tant l'entière conclusion de ce qui re-
gardait les Romains au temps ou l'on
enverrait des députés au sénat pour
obtenir sa ratification.
Fin de la campagne. — En atten-
dant, on députa trois ambassadeurs à
Flamininus, et l'armée acbéenne se