du Mar q_u i s d e *** 21
la foiblesse de l’homme, & qui inspire de
la compassion , parce qu’elle 11’est pas
volontaire; mais il y a une autre espéce
de folie qui vient du cœur, & qui est
causée par la violence des pallions ; celle-
là est honteuse, & nous rend coupables,
parce que nous hommes libres d’y ré lis-
ter. Telle est celle de nôtre jeune Hô-
tesse. Voïez de quoi elle l’a rendue ca-
pable. Elle oublie toutes les loix de la
sagesse & de l’honneur, pour venir vous
trouver dans vôtre chambre. Elle sait,
qu’elle ne vous reverra jamais, & qu’elle
n’a rien à prétendre à vôtre affection?
cependant elle s’expose à perdre sa répu-
tation pour se satisfaire un moment , &
elle ne voit pas même que son impuden-
ce n’est propre qu’à lui attirer vôtre mé-
pris ; car il est imposlibîe, qu’un honnê-
te homme estime une fille sans pudeur
& sans retenue. Mais pourquoi m’aime-
t-elle , me demanda le Marquis, moi qui
ne lui ai jamais dit un mot. Oh ! répon-
dis-je, vous me parlez d’une des plus
grandes bizarreries du cœur humain. Je
ne veux pas que vous ignoriez , mon cher
Marquis, que la nature a mis dans les
deux sexes une violente inclination l’un
pour l’autre. Un jour viendra que vous
le connoîtrez par expérience. Ce penchant
général est quelque-fois déterminé par des
causes*
la foiblesse de l’homme, & qui inspire de
la compassion , parce qu’elle 11’est pas
volontaire; mais il y a une autre espéce
de folie qui vient du cœur, & qui est
causée par la violence des pallions ; celle-
là est honteuse, & nous rend coupables,
parce que nous hommes libres d’y ré lis-
ter. Telle est celle de nôtre jeune Hô-
tesse. Voïez de quoi elle l’a rendue ca-
pable. Elle oublie toutes les loix de la
sagesse & de l’honneur, pour venir vous
trouver dans vôtre chambre. Elle sait,
qu’elle ne vous reverra jamais, & qu’elle
n’a rien à prétendre à vôtre affection?
cependant elle s’expose à perdre sa répu-
tation pour se satisfaire un moment , &
elle ne voit pas même que son impuden-
ce n’est propre qu’à lui attirer vôtre mé-
pris ; car il est imposlibîe, qu’un honnê-
te homme estime une fille sans pudeur
& sans retenue. Mais pourquoi m’aime-
t-elle , me demanda le Marquis, moi qui
ne lui ai jamais dit un mot. Oh ! répon-
dis-je, vous me parlez d’une des plus
grandes bizarreries du cœur humain. Je
ne veux pas que vous ignoriez , mon cher
Marquis, que la nature a mis dans les
deux sexes une violente inclination l’un
pour l’autre. Un jour viendra que vous
le connoîtrez par expérience. Ce penchant
général est quelque-fois déterminé par des
causes*