main. Elle tourna une fois les yeux sur
moi, & elle me dit en me montrant la
main de son amant : C’efi: à vous que
i’en ai l’obligation. J’affiedois de les ex-
horter tous deux à prendre courage , &
à se soûmettre aux ordres du Ciel: mais
ma fermeté n’étoit que sur mon visage,
& je me retournois souvent pour esiuïer
des larmes, que je n’étois pas le maître
de retenir.
Pourquoi m’occuper si long-tems d’un
si triste objet? Enfin l’aimable & l’infor-
tunée Diana poussa un soûpir, qui fut le
dernier de sa vie. Elle est morte , Mon-
sieur, dis-je au Marquis d’une voix ferme,
il n’est plus question que de la recom-
mander à Dieu, & de se souvenir d’elle.
Je l’arrêtai entre mes bras comme il se
jettoit sur son corps. Il fit des efforts vio-
lens pour m’échapper, mais les forces lui
manquant tout d’un coup , il tomba sur
moi sans connoissance. Scoti & Brissant
m’aidèrent à le porter à sa chambre, après
que j’eus baisé respedueusement la main
de Donna Diana, que je ne devois jamais
revoir. Elle ne me parut pas changée par
la mort. Des traits aussî réguliers c les
siens ne pouvoient pas être aisém défi-
gurés: si l’on excepte un peu d pâleur-
on l’eût pris pour une personne fatiguée -
qui dormoit d’un sommeil doux .raisibk
J’au*