40 L'ART ÉGYPTIEN.
confirmé ses calculs, et ont prouvé que le lever héliaque de Sirius donne exacte-
ment l'année julienne à la latitude de l'Egypte, et que depuis 3500 ans il tombe
exactement le 20 juillet julien.
Donc les Égyptiens ayant joui d'un avantage qu'eux seuls ont eu, celui de pou-
voir observer une étoile qui donnait juste la durée de l'année, on doit croire que
leur année de 565 jours 1/4 a été découverte en Egypte, et que cette période qui
comprend les levers héliaques de Sirius a constitué leur année fixe, en leur don-
nant un moyen de rectifier leur année vague.
On a dit que le lever héliaque de Sirius était difficile à observer en Egypte à
cause des brouillards; mais comme le lever de cette étoile concordait avec le com-
mencement de l'inondation (le plus grand phénomène de l'Egypte), on comprend
que tous les ans on ait dû se préoccuper, avec soin, de ce lever héliaque; surtout en
raison de ce fait.
En outre, les questions de calendrier sont, on le sait, des questions d'histoire,
encore plus que des questions de calcul astronomique : si donc le lever héliaque de
Sirius est revenu pendant 4000 ans, au 20 juillet proleptique, et offrait une base cer-
taine, un moyen de vérification pour l'institution d'une année fixe, il ne nous reste
plus qu'à savoir si les Égyptiens ont eu la patience de rechercher la loi de ces retours
périodiques.
On a dit encore que le lever héliaque de Sirius, retardant à mesure qu'on
remonte vers le nord, arrivait le 14 juillet à Thèbes, le 20 à Memphis ou à Hélio-
polis, le 22 à Alexandrie, et par suite qu'il y avait à peu près sept jours de distance
entre le moment de l'apparition de ce phénomène aux deux extrémités de l'Egypte,
laquelle est toute en latitude : Nous répondons qu'il est probable, pour ne pas dire
certain, que ce phénomène aura été observé à la latitude de Memphis ou d'Héliopolis,
latitude à laquelle le phénomène a lieu le 20 juillet proleptique. En outre, le calcul
étant exact pour cette latitude surtout, on aura fait à cette époque une convention
analogue à celle que font aujourd'hui les astronomes pour le méridien initial auquel
ils rapportent toutes les longitudes.
Dans son commentaire sur Aristote, Olympiodore, qui florissait après l'ère vul-
gaire, dit que de son temps le lever héliaque de Sirius est compté par les Alexan-
drins à la latitude de Memphis, et non à la latitude de leur ville. Si l'on combine
ce témoignage avec le résultat des calculs astronomiques, on est conduit à cette
conclusion que le calendrier égyptien a été établi à Memphis ou à Héliopolis, les
plus grandes villes de l'Egypte avec Thèbes : ce calendrier n'aurait donc pas été
formé à Méroé, ni dans l'Ethiopie, comme quelques-uns l'ont prétendu.
confirmé ses calculs, et ont prouvé que le lever héliaque de Sirius donne exacte-
ment l'année julienne à la latitude de l'Egypte, et que depuis 3500 ans il tombe
exactement le 20 juillet julien.
Donc les Égyptiens ayant joui d'un avantage qu'eux seuls ont eu, celui de pou-
voir observer une étoile qui donnait juste la durée de l'année, on doit croire que
leur année de 565 jours 1/4 a été découverte en Egypte, et que cette période qui
comprend les levers héliaques de Sirius a constitué leur année fixe, en leur don-
nant un moyen de rectifier leur année vague.
On a dit que le lever héliaque de Sirius était difficile à observer en Egypte à
cause des brouillards; mais comme le lever de cette étoile concordait avec le com-
mencement de l'inondation (le plus grand phénomène de l'Egypte), on comprend
que tous les ans on ait dû se préoccuper, avec soin, de ce lever héliaque; surtout en
raison de ce fait.
En outre, les questions de calendrier sont, on le sait, des questions d'histoire,
encore plus que des questions de calcul astronomique : si donc le lever héliaque de
Sirius est revenu pendant 4000 ans, au 20 juillet proleptique, et offrait une base cer-
taine, un moyen de vérification pour l'institution d'une année fixe, il ne nous reste
plus qu'à savoir si les Égyptiens ont eu la patience de rechercher la loi de ces retours
périodiques.
On a dit encore que le lever héliaque de Sirius, retardant à mesure qu'on
remonte vers le nord, arrivait le 14 juillet à Thèbes, le 20 à Memphis ou à Hélio-
polis, le 22 à Alexandrie, et par suite qu'il y avait à peu près sept jours de distance
entre le moment de l'apparition de ce phénomène aux deux extrémités de l'Egypte,
laquelle est toute en latitude : Nous répondons qu'il est probable, pour ne pas dire
certain, que ce phénomène aura été observé à la latitude de Memphis ou d'Héliopolis,
latitude à laquelle le phénomène a lieu le 20 juillet proleptique. En outre, le calcul
étant exact pour cette latitude surtout, on aura fait à cette époque une convention
analogue à celle que font aujourd'hui les astronomes pour le méridien initial auquel
ils rapportent toutes les longitudes.
Dans son commentaire sur Aristote, Olympiodore, qui florissait après l'ère vul-
gaire, dit que de son temps le lever héliaque de Sirius est compté par les Alexan-
drins à la latitude de Memphis, et non à la latitude de leur ville. Si l'on combine
ce témoignage avec le résultat des calculs astronomiques, on est conduit à cette
conclusion que le calendrier égyptien a été établi à Memphis ou à Héliopolis, les
plus grandes villes de l'Egypte avec Thèbes : ce calendrier n'aurait donc pas été
formé à Méroé, ni dans l'Ethiopie, comme quelques-uns l'ont prétendu.