Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Prisse D'Avennes, Achille Constant Théodore Émile
Histoire de l'art égyptien: d'après les monuments ; depuis les temps les plus reculés jusqu'à la domination romaine (Text) — Paris, 1879

DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.3739#0313
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
516 L'M'T ÉGYPTIEN.

On a vu, par ce que nous eu avons dit précédemment, que les Égyptiens excellè-
rent dans les applications de la terre cuite, matière qui leur servait jusqu'à exécuter
des figurines de divinités, enduites, le plus souvent, d'un émail auquel convient le
nom de cœruleum, et qui représente bien exactement cette couleur, laquelle réunit les
tons du bleu et du vert à leur maximum d'éclat.

La céramique égyptienne connue l'architecture, ne l'oublions point, connaissait
les mêmes formes conventionnelles; parce (pie les lois de proportions, de symétrie,
d'ornementation, d'utilité même, étaient communes à l'une et à l'autre, et que, sous
le rapport de l'invention, elles dérivaient toutes deux d'un sentiment qui les distin-
guait particulièrement des arts d'imitation et les rendait solidaires.

En effet, l'imitation de la nature n'était pour la céramique, comme pour Parelii-
tecture, qu'un simple point de départ; elle n'offrait à leurs productions qu'un germe,
un thème imaginatif, dont l'artiste était tenu de s'emparer [tour le féconder par d'in-
génieux développements; mais qui n'en restaient pas moins soumis, cependant (quel-
que lut l'invention, la pureté des contours et la richesse des ornements), aux lois géné-
rales, qui réglaient toutes les œuvres artistiques nationales.

Les terres cuites égyptiennes, composées, comme elles le sont, de 02 pour 100 de
silice, sont si serrées, sont tellement aptes à conserver les plus lins reliefs, et les em-
preintes les plus délicates, qu'on les a longtemps désignées sous l'appellation de porce-
laines d'ÉgypIe; quoique, malgré une couverte, d'une glaçure luisante ou colorée par
des oxides de cuivre bleu céleste ou vert tendre, elles présentassent, rarement, la
teinte blanche et transparente de la miémile : on sait qu'elles possèdent la qualité de
résister, sans se fondre, à la température la plus élevée du four à porcelaine; elles sont
donc le produit d'un art avancé.

Ce qui prouve, du peste, que les céramistes opéraient leurs combinaisons avec une
certitude mathématique, c'est qu'on rencontre; des poteries où les tons les plus divers
occupent des espaces très-restreinls, et tranchent vivement l'un sur l'autre; on peut
le reconnaître dans la riche série (pie possède le I,ouvre en ce genre : on y rencontre des
itàtes, à glaçure blanche, rehaussées(le dessins incrustés ou peints eu bleu, en noir et
menu; eu rouge.

Les hiéroglyphes les plus anciens, qui représentent des vases de poterie rouge, nous
démontrent qu'ils étaient déjà d'un usage journalier avant l'invention des caractères ;
en outre, dans certains tombeaux de la IV dynastie et des dynasties qui la suivent de
près, on en rencontre qu'on employait pour les liquides, pour le vin et Je lait, tandis
qu'on en remarque d'autres supportés sur des luises isolées, autour desquels s'enroule
la Heur nationale, Le lotus.
 
Annotationen