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Quellinus, Hubertus [Ill.]; Quellinus, Artus [Ill.]
Architecture, Peinture Et Sculpture Da La Maison De Ville D'Amsterdam: Représentée En CIX. Figures En Taille-Douce ; Où l'on trouve non seulement l'Elévation des quatre Faces du dehors, mais encore tous les Ornemens du dedans, comme Statues, Colonnes, Bas-Reliefs, Corniches, Frises, Tableaux, Plafonds &c. — Amsterdam, 1719 [Cicognara, 3940]

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https://doi.org/10.11588/diglit.28476#0024
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18 ARCHITECTURE DE LA MAISON

Hollandc ; & le N°. %. fait voir deux Guir-
îandes, ou sont mêlez les Emblêmes de ce
Dieu. Vous y voyez son Chapeau aîlé, son
Caducée, sa Bourlej 8c comme il est grand
porteur de Lettres, vous y voyez aussl divers
Pacquets de plumes à écrire, pour l’ulàge des
Négocians.

PLAMCHE LXXIÏI.

Voici une Statuë dont nous n’avons pas
encore parlé, & qui est du nombre de celles
qui sè vovent dans les Galleries. C/est celle
de Diane , placée entre la Trésorerie & la
Chambre des Bourguemaîtres. Voyez com-
bien elie est dégage'e, avec cette Cotte de
Chasfe qui ne lui vient qu’au desssus des ge-
noux. Elle porte une demie Lune sur sa tête
& ses cheveux semblent voltiger au gré des
vents. Elle tient de la main droite un ssam-
beauallumé, & de la gauche son arc âpuyé
sur son épaule. Les Hieroglyphes qui l’ac- \
compagnent sont des Moristres Marins, une
Biche , des Ecrevices 8c des Instrumens de
Chassse. Voyons maintenant ce que les Poe-
tes nous diient de cette De'essfe. Elle étoit
Fille de Jupiter & de Latone, & Sœur d’A-
pollon, qui l’aima fort. Elle a ordinairement
trois noms : elle s’appelle Hecaté aux Enfers,
Diane lur la Terre, & au Ciel la Lune ; c’est
pourquoi elle porte une demie Lune lur sa tê-
te: Eile fut un jour surprise dans le bain par
Adteon qui chasssoit : de dépit elle lui jetta
de seau au visage 8c sse metamorphosa en
Cerf, tellement qu’il fut aussi-tôt dechiré par
ses propres chiens. Autre lieu commun.de
Moralité, sur le danger qu’il y a de regarder
de trop près une belle Femme ; quoi-que par
un usage bizarre & injuste, ce ne sont plus
ceux qui les regardent de trop près qui sont
métamorphosez en Cerfs aujourd’hui , mais
îes pauvres Maris à qui elles apartiennent, qui
le plus souvent l’ignorent 8c n’en peuvent
mais.

FLANCHE LXXÎV.

Cet ornement est celui qui se voit sur la
porte de la Trésorerie. C’est une grande
lource d’abondance qu’un grand Trésor , c’est
pourquoi ce Ceintre est environné de deux
Cornes qui repandent toute sorte de fruits.
Vous y voyez aussi dcux gros poissons, pour
marquer que le commerce dans toutes les
Mers,est ce qui fait sseurir laViss e ss’Arnster-
dam.

PLANCHE LXXV.

Autre Ceintre qui est sur la porte du Câ-
binet des Bourguemaîtres, 8c qui n’a presque
ïien de difserent du précédent.

PLANCHE LXXVÎ.

Voici les omemeris du Piédestal de la Stâa
tuë de Diane, que le Graveur devoit mettrd
immédiatement après la figure de cette De'es-
lè. On y voit toute sortes d’Instrumens dé
Chassè,des Cors, des Flêches, des Epieux^
des Gibbecieres, & tout ce qui peut convenir
aux Exercices de la Déelse figurée par ces di-
vers attiïbuts. Les Guirlandes qu’on voit au
dessous sont composebs de diverses sortes de
Coquiliages.

P L A N C H E LXXVIÎ.

Voici la Statüë de Saturne, dont noüs a-
vons déja dit un mot ; mais comme nous n’a-
vons pas expliqué ses attributs, il est bon de
raporter ici ce que nous en aprennentlesPoè-
tes. CeDieu, que les Payens considèroient
comme le Pere des autres Dieux, étoit Fils
1 du Ciel 8c Frere de Titan. Celui-ci , qui
ètoit l’AÎnè, cèda son droit à Saturne, à con-
dition qu’il n’èleveroit jamais aucun Enfant
mâle, 8c que l’Empire du Monde retourne-
roit aux siens. Saturne y conientit, 8c sachant
d’ailleurs qu’un de ses Fils le devoit dètrôner,
il avoit coûtume de les.devorer, dès que sa
Femme en ètoit dèlivrèe. Voilà pourquoi la
Statuè que vous vopez tient un Enfant, qu’il
lemble qu’elle aille mettre en pièces avec les
dents. Jupiter son Fils fut sauvè par les soins
de sa Mere, qui le fit èlever en sècret; 8c
lors qu’il fut devenu grand, il chassa son Pe-
re du Royaume. Saturne se refugia en Italie,
où l’on dit qu’il aporta l’âge d’or, parce du’il
adoucit les mœurs des habitans , qu’il leur
donna des Loix , & qu’il leur aprit l’art de
cultiver la terre. C’est pourquoi vous voyez
aux piès de la Statuë une Charruè, avec une
Gerbe dê blè, 8c une faucille dans la main
gauche de Saturne. On dit aussi qu’il trouva
l’invention de marquer le cuivre, & de don-
ner une forme à la Monnoye, où d’un côté
il fit graver sà tête, & de l’autre le Navire
qui l’avoit amenè en Italie. Ceux qui pene-
trent plus avant dans le lens des Fables, di-
sent que Saturne ètoit le même qu’Adam:
qu’il fut npmmè Saturne, d’un mot Latin quî
signifie Semer, parce qu’il fut le premier Pe^
re des hommes, le premier Jardinier 8c le
premier Laboureur. Qu’il ètoit appelè Fils
du Ciel , parce qu’il avoit èté formè de la
main de Dieu, 8c que l’âge d’or fut vèrita*
blement de son tems sur la terre, avant que
le pèchè eut commencè à l’inonder. C’est
ainsi qu’on peut tirer les plus belles moralitez
des fiiftions les plus creuses des Poètes.

PLANCHE LXXVIII.

Les Festons représentez dans eette Plan-

c,he
 
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