Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Quellinus, Hubertus [Ill.]; Quellinus, Artus [Ill.]
Architecture, Peinture Et Sculpture Da La Maison De Ville D'Amsterdam: Représentée En CIX. Figures En Taille-Douce ; Où l'on trouve non seulement l'Elévation des quatre Faces du dehors, mais encore tous les Ornemens du dedans, comme Statues, Colonnes, Bas-Reliefs, Corniches, Frises, Tableaux, Plafonds &c. — Amsterdam, 1719 [Cicognara, 3940]

DOI Page / Citation link:
https://doi.org/10.11588/diglit.28476#0025
Overview
Facsimile
0.5
1 cm
facsimile
Scroll
OCR fulltext
DE VÎLLE D’ÀMSTERDAM.

che servent d’accompagnement â la Statüë de
Saturne. Comme il est ie Nouricier des mor-
tels, on voit ici divers Instrumens servant à
cuitiver la terre, & à recueillir les grains au
tems de la Moiston. Mais comme ce Dieu
représènte austi le Tems, figuré par le sablier
que nous avons vu au pié de sa Statuë', on
voit encore ici divers emblêmes de sa puistan-
ce à ce dernier égard. Ces Masques jeiines &
vieux, qui pendent à ces Festons, marquent
que le tems moistonne les hommes à tout àge.
C’est ce qui est austi figuré par les Hiero-
glyphes que vous voyez au Feston du milieu.
Cette Quenouilie & ce fuieau marquent la
Trame de la vie des mortels , que les Par-
ques filent autant de tems qu’ii plaît à Satur-
ne ; & les ciseaux que vous voyez auprès,
sont l’embiême de la Mort, qui vient couper
le fii de nos jours au moment qu’on s’y at-
tend le moinSi

P L A N C H E LXXIX.

Ces Festons de fruits apartiennent au mê-
me sujet, & marquent les presens que leTems
fait aux hommes dans les difserentes iaisons.
Mais ces Serpens entortillez qui le glissent
sous ces feuiliages,marquent quil n’y a point
d’état si heureux ici bas, qui ne soit accom-
pagné de quelque amertume, & que le tems
de cette vie est toujours mèlé de bien & de
mal.

PLANCHE LXXX.

Voici encore d’autres fruits diiposez d’une
autre façon. Le Ciseau du Sculptem* s’est
joué sur le Matbre enmille manieres; &dans
cette multitude d’ouvrages differens, on ne
trouve rien de ne'glige 7 & qui ne soit bien fini.

PLANCHE LXXXI.

les-mêmes à l’épreuve de la tendresse, <k què
pour inipirer des passîons violentes , il ne
s’ensuit pas qu’elles ne puissent aussi en res>
sentir.

PLANCHE LXXXÎÎ.

Les Festons que vous voyez servent d’ac-
compagnement à la Statuë de Venus, &con-
tiennent proprement tout i’attirail de sa toi-
lette. Voici entre autres cboses deux peignes
travaillez avec la derniere délicatesse. Re.*
marquez ces Coliers, ces tresses de cheveux,
ces miroirs, ces brosses : tout cela meme est
dangereux. Le Carquois & l’Arcquevous
voyez mêlé avec ces petits meubles, marquent
que tout ce qui apattient à la beauté, parti-
cipe aussi à son pouvoir. Combien de gens
sont devenus amoureux , pour avoir vû sim-
plement peigner les cheveux d’une belle Da-
me ? Ces Cheveux ont été pour eux des fi-
lets & des chaines, qui ont captivé leur li-
berté pour jamais. En un mot il semble qu’il
y ait quelque choso de contagieux dans tout
ce qui touche les belles , & que leurs chai-
mes so communiquent à tout ce qui a passd
par leurs mains.

P L A N C H E LXXXIII.

Par tout vous ne voyez qué des Symboles
de i’Amour: ces Festons ne signifient autre
chofe par les Hieroglyphes qu’ils vous prè-
sontent. L’un vous offîe deux pigeons qui so
caressent amoureulement : l’autre la ceinture
de Venus, si puissante par sos charmes. Le
troisième & Je quatrième marquent les effets
prodigieux de la Beauté, pour laquelle Jupi-
ter s’est mètamorphosè en Taureau , & qui
soûmet jusqu’aux plus vaillans guerriers, com-
me le marque ce dernier Trophèe pendu ici
à l’honneur de Venus.

Il n’y a personne qui ne reconnoisse ici la |
Mere des Amours, cette Dèesse Fille de Ju-
piter & de Diane, ou qui nàquit, solond’au-
tres, de l’Ecume de la Mer. Elle mèrita par
sos charmes la Pomme d’or qu’elle tient à la
main ; aussi n’y a-t-ii guere de cœurs assèz
insonsibles, pour resister à ses attraits. Voyez
ces petits Amours qui folâtrent autour d’elle :
ils ne paroissent point dangereux ; ce sont
des Enfans, mais des Enfans d’autant plus re-
doutables, qu’ils cachent leur malice sous l’a-
parence des ris & des jeux. Malheur à qui-
conque est bleste de leurs coups, ils font des
blesstires profondes dans les ames, & l’on
court l’isque de n’en guerir jamais. Qui pour-
roit prétendre en èchaper , lorsque Cupi-
don a blessé sa propre Mere? Car Venus ai-
ma passïonnément Adonis, & Anchiso, Pere
d’Enèe, eut aussi part à sos faveurs. Preuve
que les plus grandes beautez ne sont pas el-

PLANCHE LXXXIV.

On peut aisèment juger par le regard ter-
rible de cette Figure qu’elle reprèsonte Ie
Dieu Mars : II est placè entre la Chambre
des Echevins Extraordinaires & la Chambre
des Comptes. Remarquez le Casque qu’il a
sur la tête orné d’un Dragon volant , austî
bien que toute son Armure. Rien n’est mieux
proportionnè que l’Equipage de ce Dieu dont
l’attitude est des plus naturelles du Monde.
Vous reconnoissez sans peine à l’Epèe & à la
hache dont il est armè que ce sont sos dè-
pouilles qui ornent le dernier Trophèe que je
vous ai fait remarquer dans la Planche prèce-
dente : c’est que ce Dieu lui-même s’est laissé
vaincre aux attraits de Venus: II fut surpris
avec elle par Vulcain , & leurs amours ont
ètè chantées par les Poëtes. Les Anciens im-
moloient à ce Dieu le Cheval, le Loup,& so
E z Chien,
 
Annotationen