AVANT-PROPOS
11 y a environ dix ans (je crois bien que c'était en 1879),
je me trouvais à Amiens chez un antiquaire, et je marchan-
dais deux tableaux du xve siècle qui me plaisaient fort,
lorsque mes yeux se portèrent tout à coup sur un lot de pa-
perasses oublié dans un coin. Machinalement je le feuilletai.
Il y avait là pêle-mêle une centaine de caricatures repré-
sentant Napoléon III, l'impératrice Eugénie, Thiers, Trochu,
Jules Favre, Bismarck, l'empereur d'Allemagne, etc., quel-
ques-unes drôles, un grand nombre insignifiantes, beaucoup
ignobles.
Comme je n'étais pas d'accord avec le marchand sur le
prix de mes tableaux, et qu'il ne voulait rien rabattre :
— « Donnez-moi ce lot par-dessus le marché », lui deman-
dai-je.
Il y consentit. Ce fut là l'origine de ma collection.
Cependant le goût des caricatures parues pendant la guerre
de 1870 et la Commune ne m'était pas encore venu. J'avais
mis de côté, sans y penser davantage, mon acquisition qui,
parle fait, ne m'avait rien coûté, lorsque quelques mois plus
11 y a environ dix ans (je crois bien que c'était en 1879),
je me trouvais à Amiens chez un antiquaire, et je marchan-
dais deux tableaux du xve siècle qui me plaisaient fort,
lorsque mes yeux se portèrent tout à coup sur un lot de pa-
perasses oublié dans un coin. Machinalement je le feuilletai.
Il y avait là pêle-mêle une centaine de caricatures repré-
sentant Napoléon III, l'impératrice Eugénie, Thiers, Trochu,
Jules Favre, Bismarck, l'empereur d'Allemagne, etc., quel-
ques-unes drôles, un grand nombre insignifiantes, beaucoup
ignobles.
Comme je n'étais pas d'accord avec le marchand sur le
prix de mes tableaux, et qu'il ne voulait rien rabattre :
— « Donnez-moi ce lot par-dessus le marché », lui deman-
dai-je.
Il y consentit. Ce fut là l'origine de ma collection.
Cependant le goût des caricatures parues pendant la guerre
de 1870 et la Commune ne m'était pas encore venu. J'avais
mis de côté, sans y penser davantage, mon acquisition qui,
parle fait, ne m'avait rien coûté, lorsque quelques mois plus