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Galerie Flechtheim [Contr.]
Der Querschnitt — 4.1924

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Heft 4
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https://doi.org/10.11588/diglit.62257#0480
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Mütterlein wieder triffst, das dir die ersten Aufklärungen über das Wesen des
Fragezeichens gab, dann wirst du doch im Recht sein, wenn du nunmehr wieder
wie damals als Knabe dich weigern solltest, Fragezeichen zu setzen. Denn nunmehr
bist du in jener Region angelangt, nach der in aller Skepsis stets deine große
Wahrheitssehnsucht dich hintrieb, in jener Region, wo es keine Fragezeichen mehr
gibt. Und so ruhe denn sanft in den stilleren Bezirken der ewigen Urbejahung,
nachdem du hier unten alle Abgründe der Skepsis und der Relativitäten bis zur
Ermattung durchwandert hast! (Kölnische Volkszeitung.)
Curtius est en France.
Combien de critiques etrangers, parmi ceux-lä meme qui se sont consacres, ä un
moment donne, ä l'etude de nos lettres, sont aujourd'hui connus du public franqais?
Unamuno, Benedetto Croce, Edmond Gosse, Georg Brandes... Quelque liste qu'on
tente de dresser des noms dont la reputation ou l'oeuvre sont parvenues jusqu'ä
nous, elle apparait aussitöt, sous le point de vue de l'etranger, incomplete et
disparate.
Curtius est peut-etre aujourd'hui le seul Allemand chez qui s'allient une intelli-
gence lucide, une sensibilite vive et personnelle, une erudition qui n'est jamais en
defaut, une culture ä la fois tres franqaise et vraiment europeenne, c'est-ä-dire cet
ensemble des qualites qui peuvent faire un grand critique franco-allemand.
On s'etonne parfois de la variete de ses dons. Est-ce le meme ecrivain — est-ce
un critique Pranger? — qui, un jour, avec un tact parfaitement sür, analyse les
rythmes les plus subtils de Paul Valery, un autre jour definit l'art de Proust,
montre, avec un recul et une largeur de vue qui forcent l'admiration, le develop-
pement de quelque grande idee ä travers le XIXe siecle franqais, et trouve moyen
encore de consacrer ä Balzac un ouvrage de 500 pages, qui est une etude d'une
densite et d'une richesse etonnantes ? ...
On a jete recemment le nom de Curtius dans la discussion du probleme oriental-
occidental. On a eite de lui une phrase qui disait ä peu pres: «L'Allemagne n'a
plus les yeux tournes vers la France. Elle attend de l'Orient un ideal nouveau.»
Sur ce point, il convient peut-etre de preciser la pensee du critique allemand,
d'enlever ä cette pensee le caractere un peu abrupt qu'elle a pris dans la formule
par quoi on l'a resumee.
De 1650 ä 1800, teile est, en bref, la these de Curtius: la France a eu pour la
premiere fois l'hegemonie intellectuelle de l'Europe. Dans la litterature, dans
l'architecture, dans les moeurs, elle a impose son style. Le Systeme classique fut une
creation d'une merveilleuse unite. Mais la revolution franqaise, le romantisme ont
detruit ce style. Ils ont donne ä la France une ideologie nouvelle, gräce ä quoi,
encore une fois, durant tout le XIXe siecle, elle domina le monde occidental.
Mais l'ideal democratique du progres et de la liberte a cesse de fasciner
les esprits. Il n'a plus de prise sur l'Europe, parce que le travail historique
et critique du XIXe siecle lui a enleve sa force vitale. La France, encore une fois,
se renouvellera-t-elle? «Quoi qu'il en soit, ni l importance historique de la France,
ni les sympathies qu'on peut, ä l'heure presente, lui temoigner ne sont changees»,
conclut Curtius.
«La France est un vase clos, un aliment complet qui interesse l'Europe mais
que l'Europe n'interesse pas.» M. Curtius, qui cite cette phrase de Paul Morand,
n'en disconvient pas. Et des Europeens attentifs ä la vie franqaise, il est un des
premiers. Maurice Betz.
(«Les Nouvelles Litteraires».)

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