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DE LA DÉTERMINATION CHRONOLOGIQUE, ETC.
née 320, lorsque Sigismond avait reçu les réponses de Justin et
qu’il s’était mis en rapport direct et extraordinaire avec Byzance,
qu’une inscription de Lyon nous indique la promulgation extraordi-
naire d’un consul d’Orient dans la capitale de Sigismond (Y. 1. c.,
p. xliii, xliv).
J’ai dit, au commencement, que ce genre d’études est un nouveau
champ de recherches ouvert à l’épigraphiste et à l’historien : j’en ai
acquis la conviction dans le peu de temps que j’ai dernièrement passé
à Paris. Mon savant ami, M. Edmond Le Blant, m’a ouvert ses riches
portefeuilles avec la générosité propre aux hommes qui aiment le
vrai progrès de la science. J’y ai trouvé un phénomène dans le sys-
tème des dates consulaires dont ni Borghesi, ni moi, ni personne
n’avait eu le moindre indice. C’est une époque consulaire employée
dans quelques villes du midi de la France, Arles, Valence et un petit
pays non loin de Vienne; elle prend pour point de départ un consul
Symmaque junior et arrive jusqu’à la dixiéme année post consulatum
Symmachi j unions.
Quel est ce Symmaque? Comment le déterminer au milieu des
nombreux Symmaques, consuls du quatrième, cinquième, sixième
siècle? Les indications notées conjointement à cette époque consu-
laire m’ont donné la certitude que ce Symmaque est celui de l'an-
née 48o. Ainsi, dans ces pays, depuis 486 jusqu’en 496, l’on n’au-
rait pas connu les consuls ordinaires, tandis qu’ils étaient connus à
Lyon et dans d’autres villes mêmes du midi de la France. Le pro-
blème est très-difficile à résoudre, mais il le sera par l’histoire,
comme ceux que je viens de vous expliquer, ou il nous fera au moins
deviner une page perdue du passé. En effet, ces années tombent
exactement dans l’époque à laquelle Odoacre et TPéodoric se dispu-
taient l’Italie, et où les rois des Visigoths, des Bourguignons et des
Francs, tiraillés entre les deux rois d’Italie et les empereurs de l’O-
rient et le désir de conquérir leur complète indépendance, chan-
geaient bien souvent de politique. Le midi de la France, dans lequel
nous retrouvons maintenant cette époque consulaire jusqu’à ce jour
ignorée, était alors troublé par les guerres, les passages des armées
et les incertitudes de la situation politique, que je vous ai indiqué
d’une manière bien vague, et que personne ne connaît d’une manière
claire et déterminée.
Ce grand travail d’examen et de régularisation des inscriptions da-
tées avait pour but de donner une base solide à nos recherches, en
nous permettant de passer du connu à l’inconnu, des inscriptions
datées à celles qui ne le sont pas. Je ne puis parler encore des résul-
DE LA DÉTERMINATION CHRONOLOGIQUE, ETC.
née 320, lorsque Sigismond avait reçu les réponses de Justin et
qu’il s’était mis en rapport direct et extraordinaire avec Byzance,
qu’une inscription de Lyon nous indique la promulgation extraordi-
naire d’un consul d’Orient dans la capitale de Sigismond (Y. 1. c.,
p. xliii, xliv).
J’ai dit, au commencement, que ce genre d’études est un nouveau
champ de recherches ouvert à l’épigraphiste et à l’historien : j’en ai
acquis la conviction dans le peu de temps que j’ai dernièrement passé
à Paris. Mon savant ami, M. Edmond Le Blant, m’a ouvert ses riches
portefeuilles avec la générosité propre aux hommes qui aiment le
vrai progrès de la science. J’y ai trouvé un phénomène dans le sys-
tème des dates consulaires dont ni Borghesi, ni moi, ni personne
n’avait eu le moindre indice. C’est une époque consulaire employée
dans quelques villes du midi de la France, Arles, Valence et un petit
pays non loin de Vienne; elle prend pour point de départ un consul
Symmaque junior et arrive jusqu’à la dixiéme année post consulatum
Symmachi j unions.
Quel est ce Symmaque? Comment le déterminer au milieu des
nombreux Symmaques, consuls du quatrième, cinquième, sixième
siècle? Les indications notées conjointement à cette époque consu-
laire m’ont donné la certitude que ce Symmaque est celui de l'an-
née 48o. Ainsi, dans ces pays, depuis 486 jusqu’en 496, l’on n’au-
rait pas connu les consuls ordinaires, tandis qu’ils étaient connus à
Lyon et dans d’autres villes mêmes du midi de la France. Le pro-
blème est très-difficile à résoudre, mais il le sera par l’histoire,
comme ceux que je viens de vous expliquer, ou il nous fera au moins
deviner une page perdue du passé. En effet, ces années tombent
exactement dans l’époque à laquelle Odoacre et TPéodoric se dispu-
taient l’Italie, et où les rois des Visigoths, des Bourguignons et des
Francs, tiraillés entre les deux rois d’Italie et les empereurs de l’O-
rient et le désir de conquérir leur complète indépendance, chan-
geaient bien souvent de politique. Le midi de la France, dans lequel
nous retrouvons maintenant cette époque consulaire jusqu’à ce jour
ignorée, était alors troublé par les guerres, les passages des armées
et les incertitudes de la situation politique, que je vous ai indiqué
d’une manière bien vague, et que personne ne connaît d’une manière
claire et déterminée.
Ce grand travail d’examen et de régularisation des inscriptions da-
tées avait pour but de donner une base solide à nos recherches, en
nous permettant de passer du connu à l’inconnu, des inscriptions
datées à celles qui ne le sont pas. Je ne puis parler encore des résul-