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Revue archéologique — 7.1863

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Vogüé, Melchior de: Note sur le temple de Jérusalem
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https://doi.org/10.11588/diglit.22427#0300

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292 revue archéologique.

mon ces antiques substruclions, et si, sur certains points, je crois
l'avoir détruite, s'ensuit-il que j'aie diminué l'intérêt et le respect qui
s'attachent à ces ruines vénérables ? Ce résultat aurait été bi en contraire
au but que je me propose, et pour ma part j'éprouve un sentiment
bien opposé. Je me sens plus touché par la certitude que par l'hypo-
thèse, par l'histoire que par la légende. Troublé par les difficultés
que je trouvais à l'adoption d'une date plus antique, je pouvais être
amené à douter de tout le système : ne reconnaissant pas la main de
Salomon dans les formes architecturales, je pouvais refuser de re-
connaître le temple lui-même dans l'ensemble auquel elles appar-
tiennent ; mais aujourd'hui qu'à mes yeux l'enceinte du temple
d'Hérode est bien caractérisée, l'emplacement du temple de Salomon
se trouve démontré, car nous savons que l'un a succédé à l'autre,
dans le même lieu, et l'émotion que m'inspire la majesté des sou-
venirs grandit de tout le respect de ma raison satisfaite. Si ces blocs
ne sont pas contemporains de la fondation première, ils ont vu assez
de grandes choses pour mériter notre vénération : ils ont vu l'ac-
complissement des grandes destinées du peuple juif, entendu la
prédication de Jésus, souffert les terribles assauts de Titus. Or, en
partant des débris qui subsistent encore, nous pouvons arriver à
restaurer presque mathématiquement le théâtre de ces événements.
Entrant par les portes que je vous ai décrites, gravissant ces rampes
dont l'inclinaison se devine, franchissant ce pont dont la hauteur
se calcule, nous arrivons à la plate-forme, c'est-à-dire au parvis des
Gentils, jadis entouré de ces portiques sous lesquels les vendeurs dres-
saient leurs tables renversées par le Christ, sous lesquels se pressait la
foule pour voir de plus près le boiteux guéri parles apôtres ; — puis,
suivant la configuration du rocher, nous arrivons à une seconde
plate-forme, la cour des Israélites et des prêtres, à laquelle nous
montons avec le Pharisien et le Publicain ; — enfin, continuant à
monter, toujours guidés par la forme du rocher et les empreintes
qu'il a gardées, nous atteignons le point culminant du mont Moriah,
noyau évident du temple d'Hérode, comme du temple de Zorobabel
et de Salomon, centre matériel de tout ce grand ensemble architec-
tural, centre mystique de l'ancienne loi, ayant partout sur notre
route fait parler les pierres et le rocher lui-même, pour témoigner
en faveur du caractère historique de nos plus chères traditions.

M. de Vogué.
 
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