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Bernard, Auguste Joseph: La Gaule: gouvernement représentatif sous les Romains
DOI Seite / Zitierlink: https://doi.org/10.11588/diglit.24251#0020
12 REVUE ARCHÉOLOGIQUE.
mains, et son installation dans la presqu’île du confluent du Rhône
et de la Saône, occupée aujourd’hui par la ville de Lyon : c’est là en
effet qu’outre la réunion des députés se trouvait tout le personnel de
l’administration et la caisse même de cette administration, désignée
sous le nom d’arca Galliarum, comme on l’apprend d’une foule
d’inscriptions qui font connaître les titres et les noms de quelques-
uns des fonctionnaires des trois Gaules. Les principaux d’entre eux
sont : 1 ’inquisitor Galliarum, chargé d’établir l’assiette de l’impôt
particulier destiné à solder les dépenses de l’administration; 1 e judex
arcœ Galliarum, chargé d’apprécier les réclamations et les contesta-
tions auxquelles donnaient lieu la répartition et la perception de cet
impôt ; Yallector arcœ Galliarum, chargé d’encaisser et de garder les
fonds.
Mais le monument le plus intéressant, peut-être, constatant l’exis-
tence de cette administration particulière des trois Gaules, est celui
élevé à Rome par un simple affranchi à un jeune enfant mort avant
d’avoir atteint sa neuvième année, un 5 ides de décembre.
Yoici l’inscription que porte ce monument, telle que l’a publiée
M. Hensen, Supplément à Orelli, t. III, p. 262, n° 6393 :
V • I D Y S • D E G
D * M *
G • M O D E S T I • T H E S E I
P-GL-TRIVM-GALLIAR
LIR • ARASGANTYS
ALVMNO* DYLCISSIMO
QYI • Y IX I T ’ AN • Y I II
MENS’V’DIEB • XYIIII
On voit par cette inscription que le monument a été élevé aux
Mânes de C. Modestus Theseus, mort à l’âge de huit ans, cinq mois
et dix-neuf jours, par P. Claudius Abascantus, qui se dit lui-même
affranchi des trois Gaules (trium Galliarum libertus).
Quoiqu’il ne s’agisse ici que d’un individu placé au dernier
échelon de l’échelle sociale de son temps, ce monument me paraît
aussi important dans la question que celui du prêtre Eduen de l’autel
d’Auguste se qualifiant de sacerdos trium provinciarum Galliarum.
L’un et l’autre prouvent en effet l’existence d’une administration
gauloise unique pour les trois provinces de la Chevelue.
Aug. Bernard.
mains, et son installation dans la presqu’île du confluent du Rhône
et de la Saône, occupée aujourd’hui par la ville de Lyon : c’est là en
effet qu’outre la réunion des députés se trouvait tout le personnel de
l’administration et la caisse même de cette administration, désignée
sous le nom d’arca Galliarum, comme on l’apprend d’une foule
d’inscriptions qui font connaître les titres et les noms de quelques-
uns des fonctionnaires des trois Gaules. Les principaux d’entre eux
sont : 1 ’inquisitor Galliarum, chargé d’établir l’assiette de l’impôt
particulier destiné à solder les dépenses de l’administration; 1 e judex
arcœ Galliarum, chargé d’apprécier les réclamations et les contesta-
tions auxquelles donnaient lieu la répartition et la perception de cet
impôt ; Yallector arcœ Galliarum, chargé d’encaisser et de garder les
fonds.
Mais le monument le plus intéressant, peut-être, constatant l’exis-
tence de cette administration particulière des trois Gaules, est celui
élevé à Rome par un simple affranchi à un jeune enfant mort avant
d’avoir atteint sa neuvième année, un 5 ides de décembre.
Yoici l’inscription que porte ce monument, telle que l’a publiée
M. Hensen, Supplément à Orelli, t. III, p. 262, n° 6393 :
V • I D Y S • D E G
D * M *
G • M O D E S T I • T H E S E I
P-GL-TRIVM-GALLIAR
LIR • ARASGANTYS
ALVMNO* DYLCISSIMO
QYI • Y IX I T ’ AN • Y I II
MENS’V’DIEB • XYIIII
On voit par cette inscription que le monument a été élevé aux
Mânes de C. Modestus Theseus, mort à l’âge de huit ans, cinq mois
et dix-neuf jours, par P. Claudius Abascantus, qui se dit lui-même
affranchi des trois Gaules (trium Galliarum libertus).
Quoiqu’il ne s’agisse ici que d’un individu placé au dernier
échelon de l’échelle sociale de son temps, ce monument me paraît
aussi important dans la question que celui du prêtre Eduen de l’autel
d’Auguste se qualifiant de sacerdos trium provinciarum Galliarum.
L’un et l’autre prouvent en effet l’existence d’une administration
gauloise unique pour les trois provinces de la Chevelue.
Aug. Bernard.