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Revue archéologique — 9.1864

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Heuzey, Léon Alexandre: Les couvents des météores en Thessalie: d'aprés un manuscrit grec
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https://doi.org/10.11588/diglit.24251#0172
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164 REVUE ARCHÉOLOGIQUE.

royale sur ses anciens états. Dans les bulles, il est appelé « le très-
« saint roi Joasaph, plus que vénérable entre les moines : ô ayionaToç
« j3a<7iX£uç 6 sv [jt.ova^oTç ô'xlpa'qavoç Twaaacp, » et il signe : « Jean O li-
ft résiss Paléologue, appelé,, selon l’ordre divin et angélique, Joasaph,
« moine : Twàvvyjç Oup£<r/]ç ô IlaXaidXoyoç ô Si à tou Gsiou xai àyysXtxou
« ayriixa.zoç ôvofiiacrOstç Twaaacp [xovay^oç. » En 1335 il se rendit même,
de sa personne, à Joannina, pour aider de ses conseils sa sœur,
veuve du despote Thomas, autre prince serbe, auquel Syméon
avait abandonné le gouvernement de l’Épire.

Je ferai remarquer que le nom d’Angélina, sous lequel cette prin-
cesse est désignée dans notre manuscrit et dans quelques chroniques,
est un véritable nom de famille, celui de la dynastie impériale des
l’Ange. Dans une lettre de donation que j’ai copiée et qu’elle adresse
justement à son frère Joasaph, elle l’appelle, par une prétention du
même genre, Jean Ducas, et elle signe elle-même : « La reine Marie
« Ange Ducas Paléologue : Mac la paaiXtcaa ’AyylXiva Aouxaiva Tj IlaXaio-
ft Xoyiva. » C’est au retour de son voyage en Épire que Joasaph bâtit,
sur le rocher du Météore, une chapelle, qui sert encore d’abside à
la grande église construite plus tard par les moines. Une inscription,
gravée sur le meneau de la fenêtre, mentionne encore aujourd’hui
son nom et l’an du monde 6896, qui répond à 1388 après Jésus-

Christ. ”Et£1 ÇtoZjç, aVOlXoSopjQv] Ô 7raVC£7TTOÇ vaoç OUTOÇ TOU Kupi'ou TjJXWV
T Y] cou XptffTOÜ Sia covopojxrjç tou TijatiOTaTOU Iv /j-Ovixyoïq Iwacacp. Il y a ici
un rapprochement de dates qui mérite d’être signalé : l’année qui
suivit cette fondation pieuse, en 1389, les Serbes du Nord,
ayant à leur tête le Kral Lazare, mouraient héroïquement dans la
plaine de Kossova pour la défense de la chrétienté. Mais le fils de
Syméon fût-il mort comme eux pour la foi de ses sujets, qu’il n’eût
peut-être pas acquis une plus grande popularité dans ces contrées,
que par la singularité de sa vocation religieuse.

Le nom de Joasaph et la sainteté de son maître Athanasios favori-
sèrent, plus qu’aucune autre cause, le rapide accroissement du
couvent du Météore, placé d’ailleurs sur une plate-forme de rochers
plus large et plus commode que les autres, et qui lui permettait de
prendre plus facilement les proportions d’un grand monastère. Pour
toutes ces causes on s’habitua de bonne heure à le regarder comme
le véritable centre religieux de la thébaïde. De là une prépondé-
rance qui rompit l’ancien équilibre de la confédération et qui amena
les usurpations et les désordres dont les moines vont maintenant
nous faire le triste tableau.
 
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