198 REVUE ARCHÉOLOGIQUE.
prédictions paraissent avoir été impossibles pour Hélicon, et à plus
forte raison pour Thaïes.
2° Si Thalés et Hélicon avaient eu un procédé pour ce calcul, ce
procédé aurait été connu et employé par d’autres savants Grecs de-
puis l’époque de Thalés jusqu’à celle d’Hipparque. Or, la prédiction
de Thalés et celle d’Héiicon sont les seules qu’on cite pour les éclip-
ses de soleil.
3° Les témoignages qu’on allègue en faveur de la réalité de ces
prédictions sont moins forts et moins précis que ceux qu’on pourrait
citer en faveur d’autres faits certainement faux, tels que la prédiction
possible, mais non réelle, d’une éclipse de lune par Sulpicius Gallus,
et que d’autres prédictions, qui, prêtées à Thalés, à Phérécyde, à
Anaximandre et à Anaxagore, ont toujoursjété et seront toujours im-
possibles.
4° Le témoignage le plus ancien et le plus important qu’on invoque
en faveur de la prédiction précise que Thalés aurait faite d’une
éclipse de soleil pour un lieu déterminé, le témoignage d’Hérodote
montre au contraire, de concert avec quelques autres témoignages,
que Thalés n’avait exprimé qu’une prévision vague, en expliquant
seulement la possibilité et la fréquence assez grande du phénomène.
5° La manière dont s’étaient formées les fausses traditions relatives
aux prédictions prétendues d’Anaxagore pour un aérolithe et de Sul-
picius Gallus pour une éclipsé de lune, manière que nous pouvons
constater par la comparaison des témoignages, nous montre com-
ment avaient pu se former des traditions également fausses, concer-
nant des prédictions d’éclipses de soleil faites, disait-on, par Thalés
et par Hélicon.
6° Enfin, le témoignage d’Hérodote, défiguré et mal compris, a pu
servir de prétexte à la fausse tradition sur la prédiction de Thalés.
Il faut donc nier, au nom de l’histoire comme au nom de la science
astronomique, les calculs d’éclipses de soleil attribués à Thalés et à
Hélicon, de môme qu’il faut nier, au nom de l’histoire et du hon
sens, les calculs d’éclipses de lune aitribués aux sorcières thessa-
liennes, et de même qu’il faut nier, au nom de l’histoire, la prédic-
tion d’éclipse de lune attribuée à Sulpicius Gallus.
La prédiction, bien imparfaite encore, des éclipses de soleil pour
un lieu et un jour déterminés, a été rendue possible par la construc-
tion des tables astronomiques d’Hipparque, tables qui embrassaient
un calcul plus ou moins approximatif des parallaxes géocentriques
de la lune pour ses diverses hauteurs sur l’horizon.
Avant Hipparque, c’était surtout à titre de prodiges et de présages
prédictions paraissent avoir été impossibles pour Hélicon, et à plus
forte raison pour Thaïes.
2° Si Thalés et Hélicon avaient eu un procédé pour ce calcul, ce
procédé aurait été connu et employé par d’autres savants Grecs de-
puis l’époque de Thalés jusqu’à celle d’Hipparque. Or, la prédiction
de Thalés et celle d’Héiicon sont les seules qu’on cite pour les éclip-
ses de soleil.
3° Les témoignages qu’on allègue en faveur de la réalité de ces
prédictions sont moins forts et moins précis que ceux qu’on pourrait
citer en faveur d’autres faits certainement faux, tels que la prédiction
possible, mais non réelle, d’une éclipse de lune par Sulpicius Gallus,
et que d’autres prédictions, qui, prêtées à Thalés, à Phérécyde, à
Anaximandre et à Anaxagore, ont toujoursjété et seront toujours im-
possibles.
4° Le témoignage le plus ancien et le plus important qu’on invoque
en faveur de la prédiction précise que Thalés aurait faite d’une
éclipse de soleil pour un lieu déterminé, le témoignage d’Hérodote
montre au contraire, de concert avec quelques autres témoignages,
que Thalés n’avait exprimé qu’une prévision vague, en expliquant
seulement la possibilité et la fréquence assez grande du phénomène.
5° La manière dont s’étaient formées les fausses traditions relatives
aux prédictions prétendues d’Anaxagore pour un aérolithe et de Sul-
picius Gallus pour une éclipsé de lune, manière que nous pouvons
constater par la comparaison des témoignages, nous montre com-
ment avaient pu se former des traditions également fausses, concer-
nant des prédictions d’éclipses de soleil faites, disait-on, par Thalés
et par Hélicon.
6° Enfin, le témoignage d’Hérodote, défiguré et mal compris, a pu
servir de prétexte à la fausse tradition sur la prédiction de Thalés.
Il faut donc nier, au nom de l’histoire comme au nom de la science
astronomique, les calculs d’éclipses de soleil attribués à Thalés et à
Hélicon, de môme qu’il faut nier, au nom de l’histoire et du hon
sens, les calculs d’éclipses de lune aitribués aux sorcières thessa-
liennes, et de même qu’il faut nier, au nom de l’histoire, la prédic-
tion d’éclipse de lune attribuée à Sulpicius Gallus.
La prédiction, bien imparfaite encore, des éclipses de soleil pour
un lieu et un jour déterminés, a été rendue possible par la construc-
tion des tables astronomiques d’Hipparque, tables qui embrassaient
un calcul plus ou moins approximatif des parallaxes géocentriques
de la lune pour ses diverses hauteurs sur l’horizon.
Avant Hipparque, c’était surtout à titre de prodiges et de présages