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Revue archéologique — 12.1865

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Nouvelles archéologiques et correspondance
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https://doi.org/10.11588/diglit.24254#0159

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NOUVELLES ARCHÉOLOGIQUES. 155

Tout près un chemin, dirigé de l’est à l’ouest, conduit à de vastes maré-
cages. L’extrémité amont de ces marais, entre un petit bois de chêne au
nord et le hameau du terrain d’Aillabeau au sud, est coupée par une
belle voûte qui a remplacé l’ancien chemin de la Vie. C’est sur le bord de
cette route qu’on retrouve les traces du travail en bois cité par M. Gas-
sies. Je l’ai reconnu sur une longueur d’une cinquantaine de pas, et sur
une largeur de trois à quatre mètres. Je ne puis malheureusement pas
indiquer la largeur réelle, un côté se trouvant tout du long engagé sous
la route nouvelle. Mais ce que j’en ai vu est bien suffisant pour me per-
mettre de donner tous les détails de construction. La voie ancienne a été
établie directement sur le sol tourbeux, qui, en ce point, était mou et trem-
blant. On a d’abord étendu sur la tourbe un lit assez épais de plantes de
marais; sur ces plantes on a étalé des branchages, et c’est sur ces bran-
chages qu’on a posé les poutrelles. Au milieu de la voie, elles sont placées
entravers, et juxtaposées les unes aux autres. Leur diamètre devait être de
dix à quatorze centimètres, six poutrelles ayant rempli un espace de dix
centimètres. Sur le côté le branchage paraît plus épais, et l’on voit quel-
ques poutres d’un diamètre plus fort, posées en long, dans le sens de la
direction de la voie, par conséquent en sens inverse des précédentes. Sur
ce plancher en poutrelles reposait une assise de sable et gravier ayant
environ trente-cinq centimètres d’épaisseur, sable et gravier empruntés
aux dépôts quaternaires ou diluviens des environs. Une certaine quantité
de gravier glissant sur les bords a pénétré dans la tourbe et y forme un
bourrelet plus ou moins enfoncé tout le long de la voie. Quant aux pilotis
ou poutrelles plantées verticalement dans la tourbe, je n’ai pas pu en voir.
Ils étaient inutiles au centre de la voie. Peut-être s’en trouvait-il sur les
bords, pour maintenir le branchage et les poutres longitudinales ; malheu-
reusement je n’ai pu étudier qu’une très-petite étendue du bord.

Malgré des recherches fort attentives, je n’ai pu trouver, soit au milieu
de la construction, soit sur le bord, aucun débris d’industrie humaine;
fragments de poterie, silex taillés, os cassés ; enfin tous les objets qui ca-
ractérisent les habitations lacustres. Ce n’est donc bien là qu’une route.
Est-elle romaine? Est-elle plus ancienne? Si réellement on y a rencontré
des couteaux en silex, il faudrait peut-être la faire remonter bien avant la
conquête. Toujours est-il que cette voie est construite avec beaucoup
d’intelligence et d’habileté.

M. Brouillet, en 1862, Notes sur la tombelle de Brioux, commune de Paire,
canton deCouhé [Vienne), pag. 6, cite la découverte de poutrelles en bois
de chêne, enchevêtrées les unes dans les autres, et placées hoiizontale-
ment au fond du lit de la Bouleur.

Je suis allé visiter cette localité. On ne voit plus rien maintenant. Mais
d’après l’inspection du pays et surtout d’après les renseignements qui
m’ont été obligeamment fournis par le propriétaire du lieu, M. Charles
Desmarets, j’ai pu reconnaître qu’il ne s’agit là que d’un simple gué. En
effet, le fond de la petite vallée dans laquelle coule la Bouleur est fort
 
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