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Revue archéologique — N.S.19.1869

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Mars
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Bulletin mensuel
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Bibliographie
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https://doi.org/10.11588/diglit.25485#0239
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BIBLIOGRAPHIE.

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ques dont les bénédictins disposaient alors. Citons un exemple qui se
rapporte spécialement aux deux premiers volumes de la collection. On y
rencontre tous les anciens textes grecs retatifs à la Gaule; mais nous avons
entendu soutenir l'opinion qu'il était impossible de recourir à ces textes
pour citer les auteurs auxquels iis sont empruntés. Certains hellénistes,
au commencement de notre siècle, ont publié des traités entiers sans tenir
aucun compte des accents ni des esprits. Ce sont, sous ce rapport, de vrais
monuments épigraphiques. Il est facile d'apprécier les inconvénients
de ce système qui, pour simplifier la besogne de l'éditeur, prépare de vé-
ritables tortures à quiconque veut aborder l'étude des textes publiés dans
de pareilles conditions. Dom Bouquet n'a pas porté la simplification aussi
loin; il s'est borné à supprimer les signes qui devaient surmonter les ma-
juscules; or, dans un recueil d'historiens, les noms propres sont innom-
brables et, par suite, la suppression se renouvelle à chaque ligne. Ce pro-
cédé atteste un scrupuie médiocre, qui donne de légitimes inquiétudes sur
la correction du texte à tous les autres égards.
La nouvelle édition présente ici une sérieuse amélioration. Les correc-
teurs du tome Bh animés à la fois d'un zèle patriotique et de ce que
l'on pourrait appeler le sentiment de l'hellénisme, n'ont pas voulu laisser
en souffrance des morceaux relatifs à l'histoire nationale et empruntés à
des écrivains tels que Strabon, Claude Ptolémée, Poiybe, Diodore, Denys
d'Halicarnasse, Plutarque, Pausanias, Dion Cassius, Aristote même, ainsi
que Théophraste, Élien, Lucien, Athénée, etc. Ils ont éprouvé chaque mot
au creuset de la critique philologique. L'imprimeur lui-même, que
M. Palmé a choisi parmi les plus instruits, a fait de son mieux pour se-
conder ces efforts. Quant à ta haute direction de l'œuvre, elle a été de-
mandée à M. Léopold Delisle, l'un des continuateurs de dom Bouquet, et
ce nom est une garantie que la critique et l'érudition historiques sont in-
tervenues ici dans la mesure du possible. Au surplus, le Rec^eiT des Ms/o-
rfeMS sera enrichi de deux volumes supplémentaires, dont la rédaction est
confiée à M. Delisle lui-même, et qui permettront de remplir les lacunes
et d'introduire les rectifications forcément ajournées en raison du plan
établi.
Qu'ajouterons-nous à cet exposé ? 11 ne nous reste plus qu'à émettre un
vœu. On sait que le chancelier d'Aguesseau encouragea de tout son pou-
voir l'exécution du plan conçu par Du Cange pour la publication de nos
historiens. Dans le privilège accordé par Louis XV, en 1733, à l'imprimeur
du Recueil, J.-B. Coignard, au moment où il commençait cette publica-
tion « autant utile à la république des lettres que glorieuse à notre
royaume, n y est-il dit, le roi veut « favorablement traiter le dit Coignard
et encourager par son exemple les autres libraires et imprimeurs à entre-
prendre des éditions utiles pour l'honneur de la Fi ance et le progrès des
sciences.') Tels sont les témoignages effectifs et solennels qui furent donnés
au recueil de dom Bouquet, en un temps oùles études historiques étaient
loin d'avoir reçu le développement qu'elles ont pris depuis lors, et par des
 
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