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Revue archéologique — Ser. 3: 15.1890

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Castan, Auguste: Deux épitaphes romains de femmes ayant fait partie de l'avenue sépulcrale de Vesontio
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https://doi.org/10.11588/diglit.70327#0046
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REVUE ARCHÉOLOGIQUE

Comment se fait-il que Marius Vitalis est simplement qualifié
centurion légionnaire? C'est, répondrons-nous, parce qu'il avait
mérité, après une honorable carrière active, d'être placé hors
des cadres, dans un poste fixe où il conservait les avantages
matériels de son grade en menant une existence paisible. Cette
situation de centurion légionnaire hors cadres nous est connue
par la correspondance de Pline le Jeune avec l'empereur Trajan.
« Votre sage prévoyance, seigneur », écrivait Pline à son maître,
« vous a fait ordonner à Calpurnius Macer d'envoyer un centurion
légionnaire à Byzance. Daignez examiner si les habitants de
Juliopolis ne mériteraient point une pareille grâce... » — « La
ville de Byzance », répondit l'empereur,« est si considérable par le
concours de ceux qui y abordent de toutes parts, que nous n'a¬
vons pu nous dispenser, à l'exemple de nos prédécesseurs, de
lui accorder un centurion légionnaire pour veiller à la conserva-
tion des privilèges de ses habitants. Si nous faisions même grâce
à ceux de Juliopolis, nous créerions un précédent onéreux. Plu-
sieurs autres villes nous demanderaient la même faveur avec
d'autant plus d'instances qu'elles seraient plus faibles '... »
Ainsi le centurion légionnaire était, dans les villes où existait
cet emploi, une sorte de chef de police militaire, ayant une
situation analogue à celle dont jouissaient, avant 1871, les com-
mandants de nos places de guerre.
C'était vraisemblablement à Vesontio que Marius Vitalis occu-
pait cet emploi, car ce fut dans cette ville qu'il ramena de loin
les restes de sa compagne fidèle et dévouée.
Plus triste encore avait été le malheur de ce vétéran lyonnais
dont la femme, empêchée de le suivre, était morte en trois
1. Plinius Trajano imperatori s. « Providentissime, domine, fecisti quod
præcepisti Calpurnio Macro, clarissimo viro, ut legionarium centurionem Byzan-
tium mitteret. Dispice an etiam Juliopolitanis simili ratione consulendum
putes.» — Trajanus Plinio s. « Ea conditio est civitatis Byzantiorum, con-
fluente in eam commeantium turba, ut, secundum consuetudinem præcedentium
temporum, honoribus ejus præsidio centurionis legionarii consulendum habue-
rimus. Si Juliopolitanis succurrendum eodem modo putaverimus, onerabimus
nos exemplo : plures enim tanto magis eadem requirent, quanto infirmiores
erunt. » (Plinii Epistolae. bb. X, lxxxi-lxxxii.)
 
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