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Revue archéologique — Ser. 3: 15.1890

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Castan, Auguste: Deux épitaphes romains de femmes ayant fait partie de l'avenue sépulcrale de Vesontio
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https://doi.org/10.11588/diglit.70327#0060
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REVUE ARCHÉOLOGIQUE

doute l'intervention de Candidus, à titre de simple mandataire,
pour l'exécution du tombeau de sa femme qui ne se serait pas
souciée d'avoir l'empereur comme héritier.
La femme de Candidus avait bien mérité de son époux, ainsi
que l'atteste la fin de la phrase essentielle de l'épitaphe :
CONIVGL BENE-MERENTIPOSVIT.
Vient ensuite un élan de tendresse qui débute par le vocatif
EVSEBI, suivi des deux impératifs HAVE·ET ·VALE, formules de
salutation dont l'une a pour équivalent moderne notre mot bon-
jour, et l'autre notre mot adieu. On les employait simultanément
pour saluer les morts ; témoin ce vers final de l'hommage rendu
par Catulle aux mânes de son frère1 :
Atque in perpetuum, frater, hâve atque vale!
Le petit nom d'Eusèbe, donné par amitié à une femme, est la
principale singularité de l'épitaphe qui nous occupe. Le surnom
Eusebes, dérivé d'un qualificatif grec signifiant pieux, et le dimi-
nutif Eusebium, ayant ce même sens avec une nuance particu-
lière d'intimité2, se rattachent à une catégorie de désignations
individuelles qui deviennent fréquentes dans les monuments de
la basse époque romaine3. L'analogue latin de ce surnom se
trouve dans une épitaphe métrique de Lambèse', où l'esclave
Ampliatus dit un dernier adieu (VALE) à sa femme qu'il appelle
DONATA-PIA.
La dernière ligne du corps de l'épitaphe qui nous occupe se
composait des deux mots abrégés LOC LIB, lus par tous mes
devanciers LOCus LIBer, indication qui aurait signifié que le
conséquence du principe ainsi formulé par Gains : « Quodcunque per servum
adquiritur, id domino adquiritur. » (Digest., lib. I, tit. νι, 1.)
1. Carm., ci, v. 10.
2, « Euscbïum, ii, m. Nomen muliebre, Græce Ευσέβιον, deminutivorum
ratione ab Eusebes effictum ύποκοριστιχώς, usurpatum in Inscr. : .Ave Eu-
sebi .Eusebi, have et vale. » (De-Vit, Onomasticon, t. II, p. 808.)
3. « Eusëbïus, ii, m. Nomen virile Græcum,, Ευσέβιος.quod V., frequen-
quentissimum extremis Imperii sæculis imprimis apud Christianos, ut mox vide-
bimus. ,> (Id., ibid.)
4. L. Renier, Inscript, rom. de l'Algérie, nos 282-283. — C. I. L., VIII, 2803
et 2803 a.
 
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