76 REVUE ARCHÉOLOGIQUE
sur les anciennes modes helléniques. Il est réduit à l’indispen-
sable. Autant qu’on en peut juger, c’est l’ancien vêtement qui
prévalut dans le Péloponnèse et fut de règle en Attique dans la
première moitié du vie siècle, avant l’importation des coutumes
ioniennes. Il se compose d’un simple chiton serré à la taille par
une ceinture : il est impossible de reconnaître l’existence de
manches. Le cou paraît nu.
La ceinture est une pièce d’étoffe épaisse ou de cuir : elle ne
peut être étudiée qu’à l’arrière, le devant étant mutilé et recollé.
Elle offre de ce côté une particularité assez notable, l’ourlet en
relief au haut et au bas1. A l’avant, le corsage de notre figurine
est orné d’un double liseré vertical qui descend entre les seins,
tourne et se prolonge à angle droit au-dessus de la ceinture; on
aurait tort d’y voir une indication de costume; ce n’est que
l’encadrement de l’étoile; la même disposition se retrouve en
effet au bas du chiton, autour de l’ornement incisé que nous
allons étudier.
Cet ornement se compose d’une étoile à huit rais, terminée
à chacune de ses extrémités par de petites boules assez profon-
dément creusées dans la pierre ; le centre est marqué aussi en
creux. L’ornement est placé, avons-nous dit, sur les seins et au
bas de la robe; toute la partie de la jupe, de la ceinture aux
genoux, est restée libre.
Le caractère d’une telle décoration est purement convention-
nel; il est impossible de songer à des ornements d’une pareille
largeur occupant un vêtement quelconque ; deux suffisent à cou-
1. Peut-être n’est-ce pas là seulement un détail de costume, mais une con-
vention technique; on la retrouverait dans l’Héraklès du Fronton d’iris à l’Acro-
pole (Léchât, Au Mus. de l’Acr., p. 125, fig.7 ; Wiegand, Poros-Archüektur der
Akropol. zu Athen, p. 212, fig. 228-229). Comme détail de costume, cf. plu-
sieurs statues xoanisantes, Léchât, Au Mus. de l’Acr., p. 184, fig. 17; p. 185,
fig. 18; p. 325, fig. 31; La sculpt. att. av. Phidias, p. 115, fig. 5, d’après
une statuette d’Eleusis au musée d’Athènes, n° 5. Le double ourlet se retrouve
encore sur le bronze de Delphes où M. Perdrizet a cru reconnaître la mitré
homérique (Bull. de corr. hellén., XXI, 1897, p. 169-183, pl.10 et 11). La sta-
tue d’Auxerre a une ceinture du même genre que celle de notre figurine, mais
plus riche, avec boucle à l’avant (Collignon, l. cit., p. 162).
sur les anciennes modes helléniques. Il est réduit à l’indispen-
sable. Autant qu’on en peut juger, c’est l’ancien vêtement qui
prévalut dans le Péloponnèse et fut de règle en Attique dans la
première moitié du vie siècle, avant l’importation des coutumes
ioniennes. Il se compose d’un simple chiton serré à la taille par
une ceinture : il est impossible de reconnaître l’existence de
manches. Le cou paraît nu.
La ceinture est une pièce d’étoffe épaisse ou de cuir : elle ne
peut être étudiée qu’à l’arrière, le devant étant mutilé et recollé.
Elle offre de ce côté une particularité assez notable, l’ourlet en
relief au haut et au bas1. A l’avant, le corsage de notre figurine
est orné d’un double liseré vertical qui descend entre les seins,
tourne et se prolonge à angle droit au-dessus de la ceinture; on
aurait tort d’y voir une indication de costume; ce n’est que
l’encadrement de l’étoile; la même disposition se retrouve en
effet au bas du chiton, autour de l’ornement incisé que nous
allons étudier.
Cet ornement se compose d’une étoile à huit rais, terminée
à chacune de ses extrémités par de petites boules assez profon-
dément creusées dans la pierre ; le centre est marqué aussi en
creux. L’ornement est placé, avons-nous dit, sur les seins et au
bas de la robe; toute la partie de la jupe, de la ceinture aux
genoux, est restée libre.
Le caractère d’une telle décoration est purement convention-
nel; il est impossible de songer à des ornements d’une pareille
largeur occupant un vêtement quelconque ; deux suffisent à cou-
1. Peut-être n’est-ce pas là seulement un détail de costume, mais une con-
vention technique; on la retrouverait dans l’Héraklès du Fronton d’iris à l’Acro-
pole (Léchât, Au Mus. de l’Acr., p. 125, fig.7 ; Wiegand, Poros-Archüektur der
Akropol. zu Athen, p. 212, fig. 228-229). Comme détail de costume, cf. plu-
sieurs statues xoanisantes, Léchât, Au Mus. de l’Acr., p. 184, fig. 17; p. 185,
fig. 18; p. 325, fig. 31; La sculpt. att. av. Phidias, p. 115, fig. 5, d’après
une statuette d’Eleusis au musée d’Athènes, n° 5. Le double ourlet se retrouve
encore sur le bronze de Delphes où M. Perdrizet a cru reconnaître la mitré
homérique (Bull. de corr. hellén., XXI, 1897, p. 169-183, pl.10 et 11). La sta-
tue d’Auxerre a une ceinture du même genre que celle de notre figurine, mais
plus riche, avec boucle à l’avant (Collignon, l. cit., p. 162).