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Revue archéologique — 4.F.15.1910

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https://doi.org/10.11588/diglit.70329#0287
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NOUVELLES ARCHÉOLOGIQUES ET CORRESPONDANCE 277
longue lettre pour m’en signaler les taches et s’assurer que je ne le louerais
pas pour ses défauts.
Dès 1867, la réputation de d’Arbois comme celtisant était si bien assise qu’on
s’adressa à lui pour obtenir un rapport sur les progrès de la philologie celtique
en France, publié en 1868 avec d’autres rapports dans un volume, encore
très utile, dont Victor Duruy avait tracé le plan. Ce travail contient un éloge
de Zeuss « le philologue étranger auquel nos études nationales doivent tant » et
prouve que l’auteur s’était occupé de sanscrit, et même de sanscrit védique. Il
s’y montrait déjà sévère pour Belloguet, l’estimable auteur de [’Ethnogénie gau-
loise, auquel il reprochait, avec raison, de n’être pas du tout philologue.
V
Pendant la guerre, d’Arbois resta à son poste et remplit le rôle de chef de
cabinet du préfet, veillant à la sûreté des dépôts d’archives dont le clas-
sement lui avait coûté tant de peine. En 1872, il publia un mémoire sur la
déclinaison latine en Gaule à l'époque mérovingienne et, en 1873, un Rap-
port sur une mission scientifique en Bretagne {Archives des missions, 3e série,
t. I). Bien qu’orienté de plus en plus vers l’étude de l’antiquité, il donna en
1877 un Inventaire ou catalogue sommaire de la Bibliothèque des archives
départementales de l'Aube. Je ne parle pas de sa collaboration active à nombre
de périodiques, la Revue critique, la Revue celtique (fondée en 1870 par M. Gai-
doz), la Bibliothèque de l'École des Chartes, la Revue archéologique, le Bul-
letin de la Société des Antiquaires, celui de la Société de linguistique, etc. J’ai
hâte d’arriver à la première édition du livre célèbre Les premiers habitants de
l’Europe d’après les auteurs de l’antiquité et les recherches les plus récentes de
la linguistique (1877), dont une seconde édition, fortement modifiée et très enri-
chie, mais restée inachevée ', parut en deux volumes.huit ans plus tard (1889)
D’Arbois prétendait, avec une modestie exagérée, qu’il avait puisé l’idée et les
éléments de cet ouvrage dans la lecture des livres de François Lenormant et de
Zeuss (« les idées que m’ont données dix ans de travail à l’école de Zeuss et
des élèves de Zeuss », écrivait-il à Bertrand en 1875). En réalité, son œuvre
était très originale, tant par ses qualités que par ses défauts, et il prévoyait,
deux ans à l’avance, qu’elle ferait du bruit dans le monde des historiens. Il écri-
vait à Bertrand (de Troyes, le 11 février 1875) :
« Il y a dans vos idées sur la Gaule un point que je crois juste. Deux émi-
grations sont venues d’Orient : la première a apporté le bronze, la seconde le
fer. Mais la première, que vous appelez celtique, était ligure. La seconde était
1. D’Arbois n’a jamais écrit le troisième volume, qui devait traiter des Celtes,
des Slaves et des Germains.
2. Pour la première édition, voir Revue celtique, 1878, II, p. 379; pour la
seconde, Revue critique, 1889, I, p. 497 et 1894, I, p. 361. Ce second article, très
développé, est de moi; il ne ménage pas les critiques; mais d’Arbois était
homme à m’en savoir gré et il l’a prouvé, deux ans après, en patronant avec
tout le zèle de son amitié ma candidature à l’Académie.
 
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