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Revue de l'Afrique française et des antiquités africaines — 4.1886

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Fasc. 15(Janvier-Février 1886)
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https://doi.org/10.11588/diglit.19137#0058
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or an.

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PROVINCE D'ORAN

Vers la fin de l'année 1884, le choléra a éclaté dans la pro-
vince d'Oran. L'épidémie a duré trois mois environ et a fait près
de huit cents victimes. Le chef-lieu du département où elle a
causé 329 décès, Tlemcen, la vallée de la Mekerra, ont été les
endroits les plus éprouvés. Puis la terrible maladie à disparu
sans laisser de germes, et plus d'un an s'est écoulé sans qu'aucun
cas isolé soit venu en faire prévoir le retour.

Un autre fléau, plus redoutable peut-être pour un pays dont
les vignobles forment la principale richesse, le phylloxéra, a
pris naissance dans les plus beaux cantons de l'intérieur. On a
constaté des taches phylloxériques dans les vignes de Mansourah,
charmant village de la banlieue de Tlemcen (pl. m) et dans celles
des environs de Sidi-bel-Abbès, la ville agricole la plus prospère
de toute l'Algérie. Aussitôt, on a arraché, brûlé les ceps, arrosé
le sol de pétrole et de sulfure de carbone, rien n'a été négligé
pour anéantir l'insaisissable parasite.

Au mois de février 1885. une crue subite de la Mekerra
emporta le gigantesque barrage qui, en amont de Perrégaux,
emmagasine les eaux pour l'irrigation de la plaine de l'Habra.
La digue de retenue, toute en pierres de taille, a vingt-cinq
mètres de haut et cent deux mètres de long. Elle est composée de
deux massifs de maçonnerie dont l'inférieur constituait l'ancien
barrage surélevé, en 1858, d'un mur haut de quinze mètres et
épais de neuf mètres à sa base.

Le 3 février, à quatre heures du soir, la poussée de trois
millions et demi de mètres cubes d'eau, amassés derrière la
gigantesque muraille, y ouvrit une large brèche. Deux heures
après, l'ancien barrage qui supporte le nouveau était enlevé à
son tour et une lame énorme, de plusieurs mètres d'épaisseur,
s'avançait dans la plaine balayant devant elle maisons, planta-
tions, cultures, et emportant le pont et la voie du chemin de
fer. Je laisse à imaginer l'horreur de ce déluge survenant à
l'improviste, à la tombée de la nuit. Beaucoup de personnes
t. iv. 4
 
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