LE TEMPLE D'APOLLON A DIDYMES. 53
les terres et les blocs en désordre qui formaient en cet endroit le remblai.
Nous pûmes ainsi parvenir à dégager de celte colonne un morceau
suffisant pour qu'il fût possible de la mesurer et de la dessiner. Elle était
assez analogue à la première dégagée, avec cette différence que le bandeau
circulaire en était orné, non plus de rinceaux, mais de palmettes du plus
beau caractère.
Nous tentions en même temps de dég'ag'er les colonnes de façade du côté
de Tante nord. Les bases de deux de ces colonnes purent être atteintes :
elles étaient l'une et l'autre simplement dégrossies, et tout ce que nous
pûmes constater, c'est qu'on avait eu l'intention de les faire semblables aux
bases correspondantes de l'autre moitié de la façade.
Quant aux deux colonnes terminant la façade au sud, elles étaient enga-
gées sous une gTande maison, dont le propriétaire était un des hommes les
plus influents du villag*e et les plus opposés à notre entreprise. Il n'y avait
aucun espoir de les atteindre.
Telles ont été les péripéties de nos travaux. Nous les avons racontées avec
la plus entière sincérité. Nous reconnaissons avec la même franchise que
nos fouilles ont été incomplètes. II aurait fallu, pour les achever, jeter bas
le moulin et une quinzaine de maisons dont l'acquisition eût représenté une
dépense de 30 à 40,000 francs. Après quoi, une centaine de mille francs
eussent été nécessaires pour la fouille elle-même. C'étaient là des dépenses
qu'ilétait impossible de proposer à ceux qui avaient si généreusement fait les
frais de ces premiers travaux, et il était évident qu'il n'y avait aucun espoir
que l'administration des Beaux-Arts, quoique enrichie par la donation que
MM. les barons Gustave et Edmond de Rothschild eurent le patriotisme de
lui faire, consentît à prendre en mains leur œuvre interrompue et à la
mener à bien.
D'autre part, l'attitude des autorités locales turques devenait de plus en
plus gênante et hostile. Il fallut donc suspendre presque complètement les
travaux, faire avec le caïmacam du district le partage de la part qui devait,
d'après notre firman, appartenir au gouvernement ottoman, et de celle
que la loi laissait aux auteurs des fouilles. Il fallut ensuite procéder à l'em-
barquement le plus rapide possible des marbres restés en nos mains, et qui,
par un merveilleux hasard, comprenaient tout ce que nous pouvions dé-
sirer prendre. La baie des Terres rouges, -x Koxxiva, petit mouillage inconnu
des navires européens, fut choisie pour l'embarquement à cause de sa
proximité, et parce que, le terrain descendant en pente douce entre Hié-
ronda et ce point, il était facile de faire une route suffisamment résistante.
les terres et les blocs en désordre qui formaient en cet endroit le remblai.
Nous pûmes ainsi parvenir à dégager de celte colonne un morceau
suffisant pour qu'il fût possible de la mesurer et de la dessiner. Elle était
assez analogue à la première dégagée, avec cette différence que le bandeau
circulaire en était orné, non plus de rinceaux, mais de palmettes du plus
beau caractère.
Nous tentions en même temps de dég'ag'er les colonnes de façade du côté
de Tante nord. Les bases de deux de ces colonnes purent être atteintes :
elles étaient l'une et l'autre simplement dégrossies, et tout ce que nous
pûmes constater, c'est qu'on avait eu l'intention de les faire semblables aux
bases correspondantes de l'autre moitié de la façade.
Quant aux deux colonnes terminant la façade au sud, elles étaient enga-
gées sous une gTande maison, dont le propriétaire était un des hommes les
plus influents du villag*e et les plus opposés à notre entreprise. Il n'y avait
aucun espoir de les atteindre.
Telles ont été les péripéties de nos travaux. Nous les avons racontées avec
la plus entière sincérité. Nous reconnaissons avec la même franchise que
nos fouilles ont été incomplètes. II aurait fallu, pour les achever, jeter bas
le moulin et une quinzaine de maisons dont l'acquisition eût représenté une
dépense de 30 à 40,000 francs. Après quoi, une centaine de mille francs
eussent été nécessaires pour la fouille elle-même. C'étaient là des dépenses
qu'ilétait impossible de proposer à ceux qui avaient si généreusement fait les
frais de ces premiers travaux, et il était évident qu'il n'y avait aucun espoir
que l'administration des Beaux-Arts, quoique enrichie par la donation que
MM. les barons Gustave et Edmond de Rothschild eurent le patriotisme de
lui faire, consentît à prendre en mains leur œuvre interrompue et à la
mener à bien.
D'autre part, l'attitude des autorités locales turques devenait de plus en
plus gênante et hostile. Il fallut donc suspendre presque complètement les
travaux, faire avec le caïmacam du district le partage de la part qui devait,
d'après notre firman, appartenir au gouvernement ottoman, et de celle
que la loi laissait aux auteurs des fouilles. Il fallut ensuite procéder à l'em-
barquement le plus rapide possible des marbres restés en nos mains, et qui,
par un merveilleux hasard, comprenaient tout ce que nous pouvions dé-
sirer prendre. La baie des Terres rouges, -x Koxxiva, petit mouillage inconnu
des navires européens, fut choisie pour l'embarquement à cause de sa
proximité, et parce que, le terrain descendant en pente douce entre Hié-
ronda et ce point, il était facile de faire une route suffisamment résistante.