Recueil des notices et mémoires de la Société Archéologique de la Province de Constantine (Sér. 2,3=13.1869)

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» Son fleuve ressemble à un serpent d'argent par ses
ondulations.

» On est heureux d'y vivre.

» Si tu regardes la campagne, tu la vois émaillée de
verdure, de fleurs et de fruits.

» Si lu considères la mer, lu es charmé de l'aspect
des vagues qui se poussent l'une l'autre pour venir la
baigner.

» 0 ! vous, qui demandez la description de cette ville,
souhaitez que Dieu y fixe le séjour de vos familles et
de vos enfants. »

La ville n'avait pas cent ans d'exislence, qu'Edrisi
parlait ainsi de sa richesse et de l'étendue de ses re-
lations :

« De nos jours , Bedjaïa fait partie de l'Afrique
moyenne, et esl la capilale des Beni - Hammad. Les
vaisseaux y abordent, les caravanes y viennent et c'est
un entrepôt de marchandises. Ses habitants sont riches
et plus habiles, dans divers arts et métiers, qu'on ne
l'est généralement ailleurs, en sorte que le commerce y
est florissant. Les marchands de celle ville sont en re-
lations avec ceux de l'Afrique occidentale, ainsi qu'avec
ceux du Sahara et de l'Orient ; on y entrepose beaucoup
de marchandises de toute espèce. Autour de la ville, sont
des plaines cultivées, où l'on recueille du blé, de l'orge
cl des fruits en abondance. On y construit de gros bâ-
timents, des navires et des galères, car les montagnes et
les vallées environnantes sont Irès-boisées et produisent

de la résine et du goudron d'excellente qualilé..... On y

trouve des fruits, d'excellents comestibles à prix mo-