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Vayssettes, E.: Suite et fin de l'histoire de Constantine sous la domination turque: troisième et dernière période, de 1792 à 1837
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qu'il tenta pour assoupir la conscience de ses juges, ne
purent détruire les accusations porlées contre lui. 11 fut
révoqué immédiatement. Le caïd Soliman fut nommé à sa
place. En même temps, un blâme sévère fut adressé à
l'administration du bey Manamanni.
« Vous n'avez, jusqu'ici, lui écrivait le pacha, fait
ï preuve que d'indolence et de faiblesse. Nous vous
» avions établi notre représentant sur la province de
» l'Est; nous vous avions investi d'une autorité presque
» égale à la nôtre, et vous avez lâchement abdiqué le
î pouvoir, pour le remettre aux mains d'un insensé,
» d'un prévaricateur qui, ne consultant que sa cupidité
» et son caprice, pille le trésor, juge, condamne, faitje-
» 1er en prison qui bon lui semble. Et tout cela se pas-
» sait sous vos yeux, et vous le laissiez impunément
s faire ! Une telle conduite de votre part est vraiment
» inexcusable : nous ne pouvons que la désapprouver. »
De tels reproches auraient dû faire rentrer le bey en
lui-même et lui rendre un reste de cette énergie si né-
cessaire dans un pareil commandement. Mais que pouvait
un vieillard imbécile, en qui la faiblesse d'esprit ne le
cédait qu'a un corps ruiné par la vétusté et les plaisirs ?
Aussi, il arriva que de ce jour toute considération s'éloi-
gna de sa personne; le prestige qui s'attachait à son rang
disparut, et son autorité fut entièrement méconnue. Les
vols et les assassinats se multiplièrent autour de la ville
et jusque dans la ville même; des meurtres étaient com-
mis en plein soleil et au milieu des rues. Chaque jour, on
trouvait quelque cadavre mutilé sur le marché aux grains,
au cimetière juif ou à la porte El-Kantara. Plus de sé-
curité pour les voyageurs: aussitôt que le soleil commen-
purent détruire les accusations porlées contre lui. 11 fut
révoqué immédiatement. Le caïd Soliman fut nommé à sa
place. En même temps, un blâme sévère fut adressé à
l'administration du bey Manamanni.
« Vous n'avez, jusqu'ici, lui écrivait le pacha, fait
ï preuve que d'indolence et de faiblesse. Nous vous
» avions établi notre représentant sur la province de
» l'Est; nous vous avions investi d'une autorité presque
» égale à la nôtre, et vous avez lâchement abdiqué le
î pouvoir, pour le remettre aux mains d'un insensé,
» d'un prévaricateur qui, ne consultant que sa cupidité
» et son caprice, pille le trésor, juge, condamne, faitje-
» 1er en prison qui bon lui semble. Et tout cela se pas-
» sait sous vos yeux, et vous le laissiez impunément
s faire ! Une telle conduite de votre part est vraiment
» inexcusable : nous ne pouvons que la désapprouver. »
De tels reproches auraient dû faire rentrer le bey en
lui-même et lui rendre un reste de cette énergie si né-
cessaire dans un pareil commandement. Mais que pouvait
un vieillard imbécile, en qui la faiblesse d'esprit ne le
cédait qu'a un corps ruiné par la vétusté et les plaisirs ?
Aussi, il arriva que de ce jour toute considération s'éloi-
gna de sa personne; le prestige qui s'attachait à son rang
disparut, et son autorité fut entièrement méconnue. Les
vols et les assassinats se multiplièrent autour de la ville
et jusque dans la ville même; des meurtres étaient com-
mis en plein soleil et au milieu des rues. Chaque jour, on
trouvait quelque cadavre mutilé sur le marché aux grains,
au cimetière juif ou à la porte El-Kantara. Plus de sé-
curité pour les voyageurs: aussitôt que le soleil commen-