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Féraud, Charles L.: Histoire des villes de la province de Constantine
DOI Seite / Zitierlink: https://doi.org/10.11588/diglit.14824#0053
y gagner, les campagnes de cette région étant parfai-
tement garanties contre l'envahissement et les vexations
des Arabes, tant par les montagnes dont elles sont en-
tourées que par des chemins tellement difficiles, que les
chameaux des nomades ne sauraient y passer (1).
Il suffira d'observer les mœurs et coutumes de ces po-
pulations, mélange étrange de races diverses, pour s'ex-
pliquer les révolutions qui ont dû se produire dans leur
sein. L'étude des monuments des âges passés offre éga-
lement un grand intérêt : à côté des vestiges laissés par
les Carthaginois sur le littoral, nous trouvons encore,
dans l'intérieur, de nombreuses traces de l'époque ro-
maine. Nous avons môme constaté l'existence de monu-
ments de forme druidique au milieu des montagnes, et
on doit juger de noire surprise , lorsque nous nous
sommes trouvé en présence de dolmens semblables à ceux
de la Bretagne et de l'ouest de l'Europe.
Tous ces restes du passé sont l'objet d'un respect su-
perstitieux qui s'est transmis de génération en génération,
malgré l'influence des marabouts cherchant à concentrer
toutes les idées religieuses de leurs disciples vers les pra-
tiques du culte musulman. Et, à ce sujet, nous ne devons
pas négliger de parler ici de la fontaine miraculeuse du
pays des Ketama, signalée par El-Bekri, géographe arabe
du XIe siècle de notre ère. Cette fontaine est située chez
les Beni-Four'al, au pied d'une montagne appelée el-
Meïda, et à côté du village d'el-Aïoun ; ses eaux, parfois
abondantes, vont se perdre dans le lit de l'oued Djendjen.
« Dans le pays des Ketama, dit El-Bekri, il y a une
source bien connue qui se nomme Aïn-el-Aoucat, la
(i) lbn-Khaldoun, t. I, p. 76.
tement garanties contre l'envahissement et les vexations
des Arabes, tant par les montagnes dont elles sont en-
tourées que par des chemins tellement difficiles, que les
chameaux des nomades ne sauraient y passer (1).
Il suffira d'observer les mœurs et coutumes de ces po-
pulations, mélange étrange de races diverses, pour s'ex-
pliquer les révolutions qui ont dû se produire dans leur
sein. L'étude des monuments des âges passés offre éga-
lement un grand intérêt : à côté des vestiges laissés par
les Carthaginois sur le littoral, nous trouvons encore,
dans l'intérieur, de nombreuses traces de l'époque ro-
maine. Nous avons môme constaté l'existence de monu-
ments de forme druidique au milieu des montagnes, et
on doit juger de noire surprise , lorsque nous nous
sommes trouvé en présence de dolmens semblables à ceux
de la Bretagne et de l'ouest de l'Europe.
Tous ces restes du passé sont l'objet d'un respect su-
perstitieux qui s'est transmis de génération en génération,
malgré l'influence des marabouts cherchant à concentrer
toutes les idées religieuses de leurs disciples vers les pra-
tiques du culte musulman. Et, à ce sujet, nous ne devons
pas négliger de parler ici de la fontaine miraculeuse du
pays des Ketama, signalée par El-Bekri, géographe arabe
du XIe siècle de notre ère. Cette fontaine est située chez
les Beni-Four'al, au pied d'une montagne appelée el-
Meïda, et à côté du village d'el-Aïoun ; ses eaux, parfois
abondantes, vont se perdre dans le lit de l'oued Djendjen.
« Dans le pays des Ketama, dit El-Bekri, il y a une
source bien connue qui se nomme Aïn-el-Aoucat, la
(i) lbn-Khaldoun, t. I, p. 76.