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ne voit généralement que de pauvres cahutes en clayon-
nages ou en torchis, recouvertes en dis ou en liège, clans
lesquelles gens et animaux logent pêle-mêle. Les demeures
de quelques richards ou des personnages religieux font
seules exception à cette situation générale.

A partir de celte même limite, le langage change éga-
lement; on ne parle plus et on ne comprend même pas
la langue kabile proprement dite. La langue usuelle est
un arabe corrompu par la prononciation vicieuse de cer-
taines lettres et l'emploi fréquent de locutions avec les-
quelles, à l'aide d'un peu d'attention, les arabisants se
familiarisent aisément au bout de quelques jours. La lettre
kaf se prononce Iche, ainsi les mots metk, balek, ândek,
deviennent meltche, hulctche, andetche. L'emploi de notre
préposition de, qui s'exprime par le mot italien di, semble
également anormale lorsqu'on entend parler ces Kabiles
pour la première fois; par exemple :

La fontaine de Buu-Mouche, se dit : l'aïn di Bou-Mouche.

La lettre a se rend souvent par le son é, à peu près
comme la prononcent les Juifs algériens.

De même que leurs frères des Zouaoua, les Kabiles
orientaux sont forcés, pour pouvoir vivre, de se rendre,
de temps en temps, dans le pays arabe, où ils travaillent
comme mercenaires. Dans quelques villes, à Constanline
surtout, ils exercent certaines industries ; il sont jardiniers,
forgerons, bourreliers, porteurs d'eau ou manœuvres.
Au moment de quitter les bois qui couvrent leurs mon-
tagnes pour descendre vers les régions arides et dénudées,
ils font un vœu au principal marabout de leur contrée,
pour qu'il leur soit propice et favorise leur voyage. Ils
s'adressent, par exemple, au marabout Sidi-Ouchenak,
 
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