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à ce dernier. Le troc, s'il était avantageux, s'opérait sans
difficultés,, moyennant une compensation en argent pour
la femme plus vieille ou moins jolie.

Les cas d'adultère étaient très-rares dans la Kabilie
orientale, parce qu'au moindre soupçon d'infidélité, le
mari coupait la gorge à sa femme, sans qu'il eût à crain-
dre les poursuites de sa famille. Je ne parle pas de la
justice, puisque aucune autorité n'avait mission d'y veiller
et de l'appliquer. Quant à la djemâa, elle considérait le
meurtrier suffisamment puni par la perte de la somme
que lui avait coûté sa femme.

Si une jeune fille avait été promise en mariage à un
Kabile, et que l'appât du lucre eût poussé le père de
celle-ci à manquer à sa promesse pour la donner à un
autre, le jeune homme dédaigné et tous les siens se con-
sidéraient comme profondément blessés dans leur amour-
propre. On prenait les armes; il s'en suivait souvent des
luttes acharnées, des alternatives de revers et de succès
de part et d'autre, jusqu'à ce que l'un des partis lâchât
pied et accordât satisfaction à ses adversaires, en aban-
donnant ses prétentions sur la femme en litige.

C'était le bon temps, disent encore quelques vieux Ka-
biles : nous étions indépendants ; chacun était son maître,
— soultan-rassou, — le sultan de sa tête; — l'homme
courageux ne craignait personne ; il tuait sans pitié son
ennemi; la vie d'un homme n'était pas plus estimée que
celle d'une mouche ! (Textuel).

Le plus grand outrage, le plus grand châtiment qu'on
puisse infliger à un Kabile, c'est d'incendier sa maison;
non point que celte maison, ou plutôt celle chaumière,
représente une valeur importanie; mais parce que, à sa
 
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