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Recueil des notices et mémoires de la Société Archéologique de la Province de Constantine — Sér. 2,4=14.1870

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Féraud, Charles L.: Histoire des villes de la province de Constantine
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https://doi.org/10.11588/diglit.14824#0080

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plusieurs tribus en confédération, reposaient sur des bases
très mobiles et souvent même contradictoires. Ce qui était
admis dans une tribu était méconnu chez une autre; il
n'y avait, en un mot, aucune solidarité entre elles. Et,
de plus, dans une tribu, si une famille était assez puis-
sante, c'est-à-dire si ses membres étaient suffisamment
nombreux pour exercer une sorte d'intimidation sur la
djemâa, sa volonté était souveraine; toutes les lois con-
ventionnelles étaient transgressées, selon la mesure de son
caprice. Mais, si le crime était impuni, la vengeance in-
dividuelle ne s'exerçait pas moins, de part et d'autre,
avec acharnement. De là, s'ensuivaient des luttes conti-
nuelles, qui mettaient en jeu les passions les plus bar-
bares. C'était la vie sauvage dans toute la fierté et l'indé-
pendance de ses allures.

Il y a quelques années à peine, il fallut détruire, chez
les Oulad-Aïdoun, une bande de brigands rebelles à tout
pouvoir, qui, à toute époque, furent la terreur de la
contrée par leurs meurtres et leurs pillages. Chez les
Kabiles mêmes, dans leur tribu, ils passaient pour des
gens intraitables et féroces : c'étaient les Arb-Taskift,
vivant à la façon des anciens Troglodytes, dans des ca-
vernes naturelles, au milieu de rochers inabordables.

Si, comme l'ont dit quelques auteurs, la nature du
sol et du climat sont les causes qui influent le plus sur
les mœurs el les usages des peuplades, il faudrait attribuer
le caractère farouche de ces montagnards au pays diffi-
cile, âpre et sauvage qu'ils habitent, autant qu'aux escar-
mouches journalières qu'avant leur soumission ils avaient,
à chaque instant, entre voisins. Si on interroge un Kabile
sur son passé, celui de sa famille ou de sa tribu, on doit
 
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